Alors que le président du FNA, Moussa Touati, affirmait mordicus que le poste de chef de groupe parlementaire est «politique», donc à désigner par les instances du parti, le député Mohammed Benhamou, l'un des dissidents du parti, pense que c'est aux élus de désigner leur «président». D'où le retrait de confiance à Saad Arous, chef du groupe parlementaire du FNA, par 14 députés, selon Benhamou, qui ont adressé une missive au chef du parti et au président de l'APN pour information.Joint hier à ce sujet, Mohammed Benhamou accuse son chef de groupe de n'avoir fait aucune activité depuis deux ans, se contentant d'«être le serviteur de Moussa Touati», faisant même, selon ses dires, fuir d'autres députés «intègres» vers d'autres formations politiques. «M. Arous pense que c'est moi qui suis derrière ce mouvement et m'accuse de régionalisme», a-t-il expliqué, «alors que, a-t-il poursuivi, nous sommes 14 députés issus de différentes wilayas à lui retirer notre confiance». Notre interlocuteur, qui dit «travailler pour la stabilité du FNA», a fait savoir dans ce sens qu'il a interpellé Moussa Touati pour convoquer une réunion extraordinaire qui regroupera le conseil national et le bureau national du FNA pour trancher définitivement la question. Interrogé sur les déclarations du président du FNA, Moussa Touati, qui a, rappelons-le, minimisé le mouvement de dissidence en affirmant qu'il ne s'agit que d'un groupe de 6 députés «guidés par des intérêts personnels» qui tentent de déstabiliser le parti, signant à eux seuls la missive en l'absence des autres députés, Benhamou menaçant dira : «Si après les festivités du 5 Juillet notre demande de réunir le bureau national n'a pas d'écho, nous convoquerons une conférence de presse à laquelle prendront part les 14 députés signataires dont le nombre peut augmenter d'ici là. Je demande à MM. Arous et Touati de dire la vérité», a-t-il dit, ajoutant qu'il n'a aucun problème avec le président du parti. Pour lui, la direction du front doit avant tout se réconcilier avec ses militants sincères dont l'objectif est de faire du FNA un grand parti. Si les choses n'évoluent pas, notre interlocuteur compte saisir, d'un commun accord avec les «frondeurs», le président de l'APN pour une éventuelle constitution d'un «autre» groupe parlementaire FNA. «Nous sommes des nationalistes, des serviteurs de l'Algérie», a-t-il dit, ajoutant que la stabilité du pays passe avant tout, allusion faite à l'opposition de Touati au programme du président de la République.