Les bureaux de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation se réuniront demain mercredi pour arrêter la date de clôture de la session de printemps des deux chambres parlementaires. Prévue initialement pour le 2 août, la clôture a été reprogrammée à maintes reprises. Selon des sources parlementaires, elle aura finalement lieu le 11 juillet 2009. Cette session, qui n'a pas été riche en débats, a été marquée par les tirs croisés entre certains députés et le président de l'APN ; elle a également connu des turbulences et une forte dissidence au sein de plusieurs formations y siégeant. La dernière crise du genre remonte à quelques jours. A l'occasion du renouvellement des structures de l'APN, 16 élus du Front national algérien (FNA) sur 19 ont contesté la décision de Moussa Touati portant sur la désignation de Saâd Laârouss à la tête du groupe parlementaire. Les députés du FNA se sont réunis le 1er juillet pour débattre de la situation qui prévaut au sein du groupe ; ils ont conclu à une mauvaise gestion et au comportement irresponsable du président du groupe. « Nous avons alors saisi le président du parti pour lui faire part de ce constat, comme nous lui avons demandé de désigner un nouveau responsable pour diriger le groupe. Moussa Touati n'a pas pris en considération notre suggestion », regrette Benhamou Mohamed, l'un des opposants à la démarche de M. Touati. Les contestataires ont saisi une nouvelle fois le chef de file du FLN en le sommant de réviser sa décision, menaçant de créer un mouvement de redressement au sein de la Chambre basse. « Dans un premier temps, M. Touati nous a traité d'agitateurs et de perturbateurs mais, par la suite, il a pris au sérieux nos menaces et compte, selon certaines sources, sacrifier son bras droit, M. Saâd, et de le remplacer par un autre député », a souligné M. Benhamou. Les mécontents ont adressé également une lettre au bureau de l'Assemblée dans laquelle ils expliquent les raisons d'une telle colère. Pour eux, le président du groupe parlementaire a failli à sa mission de rassembleur comme il a dévié de la ligne politique du parti. « M. Saâd a eu un comportement des plus négatifs vis-à-vis des députés en tentant de les monter les uns contre les autres. Durant ces deux années de gestion, M. Saâd a brillé par ses absences répétées », a accusé M. Benhamou. Le MSP est l'autre formation qui a fait parler d'elle durant cette session. M. Menasra, l'un des membres actifs et influents du parti, a mené un mouvement de redressement au sein du parti. Une contestation qui s'est soldée par la création d'un autre parti dont les militants sont tous issus du MSP et la constitution d'un groupe de députés, vidant ainsi de sa substance la formation de Aboudjerra Soltani. Seulement, l'APN a rejeté en bloc la demande d'autorisation de mettre en place un groupe parlementaire avec toutes ses composantes, arguant du fait qu'elle est en contradiction avec le règlement intérieur. Le parti de Louisa Hanoune n'a pas été épargné par ce vent de contestation. Sur les 26 députés formant le groupe parlementaire, il n'en reste aujourd'hui que 13. A l'origine de cette saignée, la polémique autour des salaires. Les députés ne veulent plus verser la moitié de leur salaire au parti. Pour rappel, les salaires des députés sont versés directement au compte du parti. Cette donne vient de changer. « Tous les députés perçoivent leurs indemnités dans leur propre compte. Une exception a été faite aux députés du PT suite à la demande de ces derniers. Donc M. Ziari a répondu favorablement à cette demande via une mesure dérogatoire renouvelable chaque année », a souligné une source parlementaire, qui ajoute : « Aujourd'hui, la moitié de ces députés ont quitté le PT. Il est tout a fait normal que le président de l'APN décide de ne pas reconduire cette mesure qui ne figure ni dans le règlement intérieur ni dans aucun texte de loi », a affirmé notre source. Pour trancher cette question, M. Ziari a saisi le Conseil d'Etat. « C'est le président de l'APN qui a saisi le Conseil d'Etat et non Mme Hanoune et c'est au Conseil d'Etat de mettre fin à ce problème », souligne notre source.