Exposer la réalité du transport à Biskra mène nécessairement à ne pas omettre le ferroviaire, longtemps abandonné par les usagers du transport, et ce, pour beaucoup de raisons, entre autres, le vieillissement des équipements et l'inconfort des voitures. Cependant, cette idée reçue a beaucoup changé. Biskra se tourne vers une nouvelle stratégie, et fait de la rénovation et de la remise à niveau du réseau ferré l'une de ses priorités. Ainsi, la mise en service d'une nouvelle voie TGV desservant Constantine et Touggourt via Biskra sera effective dans les trois années à venir et prévoit le transport de 80 millions de voyageurs. Donc soucieux des nuisances qu'engendrent les embouteillages à l'intérieur de la ville en particulier, les chargés du dossier du transport prévoient à cet effet de «dérailler» le rail, mesure incluse dans le projet de la modernisation du réseau routier qui tend essentiellement à éviter que les bouchons aient encore lieu. Pour ce faire, il est programmé la délocalisation de la gare actuelle et le détournement de 5 kilomètres de rails qui traversent la ville. Ce réaménagement permettra également de libérer des espaces pour le tramway, projet en étude. Soulignons que Biskra connaît une circulation routière assez dense, ce qui a poussé les responsables à réfléchir à une nouvelle politique. A ce titre, un plan ambitieux de circulation a déjà été étudié et remis aux services concernés et attend toujours sa mise en place. L'on croit savoir qu'une enveloppe financière de l'ordre de 62 milliards de centimes a été allouée pour la réalisation d'une nouvelle gare routière. Par ailleurs, il convient tout de même de noter que parmi les 33 communes que compte la wilaya de Biskra, rarissimes sont celles jouissant d'un transport dénué de reproches. Qu'il soit urbain ou interurbain, une seule réalité le définit, le transport à Biskra demeure truffé d'insuffisances. L'exemple le plus illustratif de cette situation lamentable est sans nul doute les actions de protestations cycliques des transporteurs privés. Il y a quelques mois, 500 chauffeurs de taxis ont assiégé la direction des transports pour dénoncer «la mauvaise gestion du secteur du transport», lit-on sur leur banderole. Même cas de figure enregistré à M'Chounech, il y a une semaine. Un débrayage a été organisé par les transporteurs pour les mêmes motifs. Dans un autre contexte et loin de toute forme de subjectivité, les années scolaires et universitaires soldées par de mauvais résultats pour de nombreux apprenants ont aussi pour explication de toute évidence le manque de moyens de transport. A titre d'exemple non limitatif, les mechtas, douars et patelins répartis sur le territoire de Biskra et qui se trouvent éloignés des établissements scolaires ont fait que les absences des apprenants soient multipliées, ce qui influe négativement sur la bonne acquisition scientifique. N'en demeure pas moins que la majorité des filles quittent les bancs de l'école à un âge précoce sous le prétexte toujours du manque de transport. Le cas le plus édifiant est celui des filles des Ziban Sud où nombre d'entre elles, faut-il le préciser, optent à contrecœur pour les travaux ménagers aux dépens de leur scolarité. Certaines n'ont jamais connu l'école n raison toujours de l'éloignement des établissements scolaires du lieu de résidence.