A l'instar des autres grandes villes du pays, Aïn Defla a son marché de change parallèle mais pas aussi important que celui de Chlef. Une dizaine de cambistes activent au niveau de Miliana, d'El Khemis et de Aïn Defla. Dans cette dernière localité, le monnayeur activant au niveau du marché couvert de la ville, très connu de la population, taxe l'euro à 125 DA à la vente et à 115 DA à l'achat alors qu'à El Khemis, les commerçants spécialisés dans l'importation de l'habillement de Turquie, de Syrie et de Chine monopolisent le marché des changes. Chaque année à l'approche du Ramadhan, ces cambistes clandestins sont sollicités par les citoyens désireux se rendre en Arabie Saoudite soit pour une Omra soit pour un pèlerinage. La transaction n'est pas importante du fait que les intéressés ne demandent pas de grosses sommes. «A Aïn Defla on échange entre 5000 et 10 000 euros par jour, «reconnaît D., seul sur place en signalant que pour satisfaire sa clientèle il doit s'approvisionner en devises à Chlef, à Blida ou à Alger où il a de bonnes relations avec les monnayeurs. Les touristes se rendant à l'étranger et particulièrement en Tunisie se penchent vers le marché informel pour se procurer une somme supplémentaire à celle attribuée par la banque. Certains retraités de France, recevant leurs pensions en euros, attendent cette période pour échanger leurs devises. «En vendant mes euros, je me permets de relancer les travaux de construction de ma maison», affirme un retraité des chemins de fer français. Par contre, à Chlef, le café des Smasria (spéculateurs), comme son nom l'indique, est la plaque pivotante de tout ce qui est informel. Les cigarettes, les voitures, les logements, les lots de terrain, les bons de ciment, l'or et les billets de banque. Tout se vend tout s'achète. Dans cette wilaya où le nombre d'émigrés est très important, de nombreux investisseurs, des importateurs de matériel technique, de produits phytosanitaires et de tissus échangent des centaines de milliers de dinars par jour. «La demande est supérieure à l'offre à Chlef», souligne un cambiste en expliquant qu'au mois d'août, avec l'arrivée des émigrés, l'offre doublera alors que le taux de change ne diminuera pas. Enfin, on notera que rares sont les personnes qui recourent aux banques.