La faiblesse des résultats du baccalauréat session 2009 a été imputée, dans certaines circonscriptions, à la faiblesse des résultats obtenus par les écoles privées.Cette thèse est confirmée au niveau de la direction de l'éducation de l'ouest d'Alger où le nombre des établissements privés est de huit contre 29 écoles publiques. Les résultats obtenus dans ces établissements privés agréés par l'Etat sont mitigés. Deux établissements sur les huit que compte cette direction ont obtenu un taux de réussite ayant dépassé les 50%, à savoir l'école Errafik de Bir Mourad Raïs et l'établissement Agora d'Ouled Fayet. Les taux de réussite obtenus dans les autres établissements varient entre 0 et 40%. Ainsi, selon les statistiques communiquées par la direction de l'éducation de l'ouest d'Alger, sur les 208 élèves inscrits, 205 candidats ont passé l'examen, 67 l'ont obtenu, soit un taux général de réussite avoisinant les 32,68% dans les écoles privées. Certains responsables de ces établissements estiment que ces résultats ne traduisent pas un dysfonctionnement de l'enseignement privé. La faiblesse des résultats obtenus relate, selon eux, la situation et le niveau des élèves scolarisés dans le secteur public : «Nous sommes un établissement agréé par l'Etat, ce qui veut dire que nous appliquons le programme arrêté par le ministère de l'Education nationale, au même titre que les autres établissements d'enseignement public», nous dira le gérant d'une école privée. «La faiblesse de ces résultats est due au niveau des élèves», dira une responsable. «Il ne faut pas perdre de vue que nous avons récupéré les élèves exclus du système de l'enseignement public. Ce sont les recalés qui ont échoué dans leurs écoles et qui n'ont trouvé aucune autre alternative que celle de s'inscrire dans des écoles privées», expliquera une gérante. «La responsabilité n'incombe pas aux établissements privés qui n'ont pu que donner une autre chance à ces élèves», a-t-elle poursuivi. «Notre établissement, récemment créé, n'a pas encore ouvert de classes de terminale, car nos élèves n'ont pas encore atteint ce niveau. On ne peut être responsable que dans le cas où ce sont nos élèves que nous avons suivis depuis la première année. A ce moment-là, nous pourrons analyser les résultats et connaître les vraies raisons de cette situation», dira cette gérante. Beaucoup d'établissements privés, face à l'importance de l'échec scolaire, ont dû ouvrir des classes spéciales pour les recalés «histoire de les sauver de la rue et en l'absence d'une autre alternative», nous dira une gérante. Ces établissements, au même titre que les établissements publics, rencontrent des difficultés relatives à l'absence de qualification chez les enseignants pour l'application de la méthode de l'approche par compétence. Les directeurs se sont plaints également d'un délaissement de la part des pouvoirs publics concernant les programmes pédagogiques, et de l'absence de contrôle effectué par les inspecteurs. D'autres responsables accusent la densité des programmes comme facteur qui puisse justifier la faiblesse de ces résultats. «L'école privée est l'école de la dernière chance. Ce n'est pas un choix que l'élève fait avec conviction, mais c'est un dernier recours pour lui après avoir épuisé sa chance dans l'établissement public», nous explique une autre gérante. La particularité de ces candidats, c'est qu'ils ont besoin d'aide car ils ont beaucoup de difficultés après les échecs accumulés. «Dans ces écoles, on donne plus d'importance à l'élève, on l'aide, on lui consacre plus de temps, et on cherche à le sortir de son état de stress et de désespoir. C'est un travail de longue haleine qui nécessite beaucoup de temps et de moyens. Le résultat ne vient pas du jour au lendemain mais on peut récolter les fruits au bout de quelques années quand même», a-t-elle indiqué. «On n'offre pas les mêmes conditions de scolarisation ni les mêmes méthodes», a-t-elle encore ajouté.