C'est à partir de la prochaine année universitaire que la première promotion d'étudiants en LMD entamera la dernière étape de son cursus, en accédant à la phase doctorat, et ce, après les vives critiques d'un système qui n'est, après tout, qu'en phase de lancement dans notre pays. C'est à partir de l'année universitaire 2004-2005 que le système LMD (licence master doctorat) a vu le jour au sein de la nomenclature d'études à l'université algérienne, en démarrant avec un nombre d'étudiants évalués à presque 6194. Un chiffre qui a atteint 60 000 étudiants en 2008, répartis sur pas moins de 40 établissements universitaires, contre seulement 11 recensés au début de cette nouvelle forme d'enseignement. Un enseignement, pour rappel, qui a cours dans les universités anglo-saxonnes, en premier lieu le Canada, les Etats-Unis et la Grande Bretagne, qui consiste en un système d'études basé sur la répartition de huit années d'enseignement à travers trois étapes de 3, 2 et 3 ans, correspondant successivement à une licence, un master et un doctorat. Mais ce système n'arrête pas de faire l'objet de critiques acerbes de la part de beaucoup de spécialistes, qui non seulement considèrent le LMD comme un mauvais choix, qui ne fait qu'aggraver les choses, mais aussi pensent que l'enseignement supérieur en Algérie entre dans le LMD alors qu'il est dans une crise ouverte. Un système qui n'a pas pris le temps de se faire connaître auprès des étudiants algériens, qui font toujours part de réticence à s'y investir. Pour preuve, à chaque rentrée universitaire, on ne fait que forcer les nouveaux bacheliers à s'investir dans le LMD, alors qu'il n'existe qu'un faible taux d'étudiants qui affichent des vœux à s'y inscrire. Compte tenu des faits, les services d'orientation ne font qu'inclure dans les places LMD les candidats dont la moyenne s'avère faible à l'examen du baccalauréat, ce qui a engendré des taux d'échec importants dans ce système. A titre d'exemple, pour la seule université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, on a enregistré un échec qui frôle les 75% pour les sciences exactes et un taux de 80% pour l'informatique, et ce, pour le compte de l'année 2007-2008. Des chiffres effarants qui en disent long sur un réel dysfonctionnement au sein de cette forme d'études. Ce qui a amené le ministre de l'Enseignement à affirmer en février passé que «le LMD n'est pas un choix mais une exigence, et l'Algérie ne peut plus vivre dans un environnement isolé du monde, puisque les mutations opérées à l'échelle mondiale, sur les plans économiques et social lui ont imposé de basculer progressivement dans le système». Par ailleurs, il y a lieu de signaler que l'université algérienne est en passe de livrer sa première promotion de docteurs issus du système LMD, chose qui sera effective dès 2012, période marquée par trois années d'études qui permettront aux étudiants de réaliser la dernière phase de leur enseignement.