L'effacement des dettes des agriculteurs qui s'élèvent à 41 milliards de dinars, énoncé par le président de la République le 28 février, a été le principal point à l'ordre du jour d'une réunion qui a eu lieu hier au ministère des Finances entre le premier responsable du secteur, Karim Djoudi et le directeur général du Trésor public d'une part, et le président de l'Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA), Mohamed Alioui ainsi que les membres du secrétariat national de l'union d'autre part. «L'UNPA a insisté auprès du ministre à ce que la décision du président de la République soit appliquée dans le détail», lit-on dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Tout en rassurant ses vis-à-vis de la transparence qui caractérisera l'application de ladite décision, M. Djoudi, «réceptif aux doléances des agriculteurs», a cependant insisté sur l'étude des dossiers «au cas par cas». En effet, les autorités ont évoqué au lendemain de l'annonce quelque 110 000 agriculteurs concernés par cette mesure, alors que l'UNPA a cité le chiffre de 175 000 agriculteurs (50 000 auprès de la CNMA et 125 000 autres redevables de quelque 22 milliards auprès de la Badr). Une commission ad hoc a été installée auprès du ministère des finances pour ce faire. D'autre part, le dossier de la CNMA, cette banque intervenant principalement dans le domaine agricole qui connaît un déficit budgétaire énorme et a été même menacée de liquidation, a également été abordé. Le ministre a dans ce sens rassuré les agriculteurs quant au soutien de l'Etat dont bénéficie cette caisse qui compte environ 50 000 agriculteurs dont 49 600 sont endettés à hauteur de 19,5 milliards DA», surtout après l'effacement de la dette des agriculteurs, mais en adéquation avec les mois en vigueur». Le DG de la CNMA a, rappelons-le, indiqué dans le même contexte que «le Trésor public a déjà versé une première tranche estimée à 5 milliards DA». Par ailleurs, les représentants de l'UNPA ont interpellé le ministre des finances sur la possibilité d'échelonner les dettes des PME dont l'activité est en relation avec le secteur de l'agriculture, à l'instar des industries de l'emballage et de la transformation de la tomate industrielle surtout», précise le président de l'UNPA. Les responsables de l'union des agriculteurs ont également sollicité l'intervention de «M. le ministre dans le cadre des assurances agricoles.» La majorité des agriculteurs, rappelons-le, ne souscrivent pas aux assurances, une «infraction», qui plus est, représente un manque à gagner. La CNMA a d'ailleurs décidé de lancer plusieurs nouveaux produits d'assurances tel celui destiné à la couverture du risque sécheresse.