Mise au point n L'effacement de la dette des agriculteurs est «une décision politique» dont l'application relève du ministère des Finances. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, hier, en marge de la réunion des cadres de son secteur consacrée à la mise en œuvre opérationnelle des décisions énoncées par le chef de l'Etat à l'occasion de la conférence nationale du renouveau de l'économie agricole et rurale, tenue, le 28 février 2009 à Biskra. Cette mesure, qui est une des trente décisions prises par Bouteflika, concernera, précise le Dr Benaïssa, seulement les agriculteurs et les éleveurs dont le nombre est estimé à 110 000. Cela dit, le nombre exact ne sera connu qu'une fois que le groupe de travail installé par le ministère des Finances aura achevé ses travaux. Tout en indiquant que cette mesure ne touchera pas les entrepreneurs comme cela a été clarifié dans le discours du Président, le ministre rappellera que le montant de la dette à effacer est de l'ordre de 42 milliards de dinars. Outre l'effacement de la dette des agriculteurs et éleveurs, M. Benaïssa a tenu à énumérer l'ensemble des trente décisions comme celle concernant la mise à disposition du secteur des ressources financières nécessaires au développement. A ce propos, il indiquera que son secteur bénéficiera annuellement de 200 milliards de dinars pour les besoins de son développement. «Nous allons consacrer 70 milliards pour le soutien du système de régulation, 60 milliards pour le renforcement du capital productif, 60 milliards pour le développement rural et le reste pour la formation», explique-t-il. Le ministre se réfère également à la décision liée à la promulgation d'une législation encadrant la stratégie nationale d'aménagement du territoire. «Les schémas directeurs sont à présent en voie d'achèvement dans tous les secteurs, y compris celui de l'agriculture», rappelle-t-il. La loi d'orientation agricole adoptée l'année dernière qui définit les voies et moyens de protection, de promotion et de régulation du secteur agricole, sera bientôt renforcée, ajoute-t-il, par un texte relatif aux conditions d'octroi des concessions de terres agricoles publiques «en veillant à valoriser ce patrimoine, mais aussi et surtout à préserver les droits des travailleurs de la terre». Le représentant du gouvernement dira que le nouveau programme prévoit également le développement des technologies d'irrigation plus économes. L'amélioration de la régulation des circuits de distribution des produits agricoles, la réalisation d'un vaste programme de construction de marchés pour l'écoulement de la production agricole et de l'élevage, ainsi que de centres d'abattage modernes à travers les Hauts Plateaux sont également des mesures qui seront appliquées dans le cadre du nouveau programme.