Alors que le président du FNA, Moussa Touati, s'affaire de concert avec les membres du conseil national à peaufiner une stratégie du parti avec de probables alliances «dans la discipline» dans le cadre du renouvellement partiel prochain des membres du Conseil de la nation, Mohamed Benhamou, chef de file des dissidents, maintient son idée d'organiser une université d'été les 29 et 30 juillet à Tlemcen et l'accuse ouvertement de se comporter comme un «dictateur», lui demandant de rendre des comptes. «Moussa Touati doit rendre des comptes au parti qu'il gère comme un dictateur», tonne le député de Tlemcen joint hier par nos soins, tout en affirmant que l'université d'été se tiendra les 29 et 30 juillet. M. Benhamou va plus loin. «Touati affirme que le FNA est le parti des pauvres, alors qu'il touche 18 millions de centimes et se comporte comme un riche. Il a privatisé le parti», assène-t-il. Le président du FNA ne l'entend pas de cette oreille. «Qui est-il pour parler au nom du FNA ? Cet énergumène ne représente que lui-même. Organiquement, il ne représente rien», explique pour sa part Moussa Touati qui affirme qu'«il est parachuté par accident» au FNA. «Je suis élu avec plus de 11 000 voix sur une liste du FNA que j'ai servi honnêtement en tant que député, et de surcroît, je suis un avocat qui connaît son métier, alors que lui a échoué par deux fois aux législatives et à la présidentielle. C'est honteux !», estime Benhamou qui préconise des «décisions collégiales» pour le bon fonctionnement du parti dans la transparence. «Un avocat qui ne connaît même pas les statuts du parti dont il affirme être un militant», répond Moussa Touati. «En tant que président, j'ai un droit de regard sur les finances de mon parti, mais il y a le conseil national et la commission chargée de gérer ce volet», poursuit-il, pour ensuite accuser son vis-à-vis de «transhumance politique». «Lui-même est issu du FLN», affirme Benhamou. «Faux», rétorque Touati. «Je n'ai jamais adhéré à aucun parti jusqu'à la création du FNA en 1998.» Pour lui, Benhamou est certes un élu mais pas un militant. Ce dernier persiste et signe : «Il doit donner le bilan moral et financier». «Concrètement, défie-t-il, Moussa Touati doit s'asseoir avec nous autour d'une table pour discuter de l'avenir du parti, sans a priori, sans haine». Il affirme dans ce sillage que «s'il a raison, je lui demanderai des excuses publiques». Il accuse en outre Touati de vouloir jouer à «l'opposition pour l'opposition» au lieu de faire dans l'opposition constructive. Il revient à la charge encore une fois : «Avant de demander des comptes au président, il doit d'abord donner les comptes du parti, c'est ça la démocratie», assène-t-il, affirmant ne pas être contre la démarche constructive du président. «Je le soutiens pour son projet d'édification d'une Algérie forte, notre pays à tous que nous aimons. Que propose Moussa Touati en contrepartie ? L'exclusion de tous les cadres du parti», ajoute Benhamou qui soutient l'idée «d'intégrer le gouvernement» alors que Moussa Touati est résolument contre. Pire, il accuse son président de «manque de bagages», accusation à laquelle Touati répond en traitant Benhamou de «psychopathe». «Une chose est sûre, croit savoir le président du FNA, il ne peut pas organiser l'université d'été. Personne n'est avec lui et il ne peut en aucun cas avoir d'autorisation.» Le feuilleton des accusations à distance risque de durer.