Alors que son adversaire, chef de file des dissidents, Mohamed Benhamou, a officiellement déposé plainte contre lui pour dilapidation des biens du parti, le président du FNA, Moussa Touati s'est empressé de réunir les présidents des bureaux de wilaya de sa formation pour contrecarrer l'offensive de Benhamou et par là même sauvegarder l'unité du FNA, déjà largement entamée. Contacté à cet effet, Moussa Touati s'est dit «pas du tout perturbé par le coup médiatique» de son adversaire qui a mis à exécution ses récentes menaces en déposant plainte près de la chambre administrative du tribunal sis rue Abane Ramdane à Alger. Pour preuve, le leader actuel du FNA a affirmé que la question n'a pas été à l'ordre du jour lors de la réunion qu'il a tenue hier à Alger avec les présidents des bureaux de wilaya. «Nous avons préféré évoquer les échéances électorales prochaines, en l'occurrence le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, au lieu de nous attarder sur les agissement d'un dissident qui ne connaît même pas le règlement intérieur de son parti» a estimé Touati qui a préféré «clore le dossier» et ne pas s'étaler davantage sur les risques d'une telle démarche sur l'unité de sa formation politique ou encore la riposte qu'il a réservée à son vis-à-vis. Il a affirmé récemment que le conseil national du FNA tiendra une réunion après la fin du mois de carême pour en finir avec ceux qui prétendent être des redresseurs mais qui ne représentent qu'eux-mêmes». Pour sa part, le député de Tlemcen Mohamed Benhamou confirme le dépôt officiel de la plainte. «Nous avons attaqué en justice M. Moussa Touati ainsi que l'ancien et l'actuel trésoriers» nous a-t-il fait savoir, pour des griefs liés notamment à la gestion du parti et à la dilapidation de ses biens. Pour l'ex-militant du MSP, qui a affirmé que l'affaire est enrôlée et programmée pour le 11 novembre prochain, Moussa Touati doit répondre de sa mauvaise gestion. «Nous avons demandé le gel des activités du parti ainsi qu'une expertise financière» a expliqué M. Benhamou. Interrogé sur les «assurances» de Touati quant à l'issue du procès, le dissident du FNA a cité l'exemple du parti de Djaballah qui a été évincé d'El Islah après que le même tribunal d'Abane Ramdane ait ordonné le gel des activités du mouvement. Accusant Touati de dictature, il a affirmé que c'est à lui de respecter le règlement intérieur en donnant les comptes du parti. «Il est de notre droit de savoir où va notre argent» s'est-il exclamé. Le chef de file des redresseurs avait, rappelons-le, tenu une université d'été du parti à l'ouest du pays et a regroupé selon ses dires quelque 300 personnes, ce que lui conteste Touati en affirmant qu'il s'agissait d'une «waâda» à laquelle il a pris part.