Avant même l'expiration du délai légal (60 jours) prévu pour l'étude de la demande de déclaration constitutive du PLJ déposée le 19 mai dernier, le ministère de l'Intérieur a fait part à la direction du parti en voie de constitution, de son besoin de «plus de temps» en vue d'une étude complète du dossier. Le PLJ a pris acte après consultation de ses membres fondateurs. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, tout en considérant «cette prorogation non conforme à la même loi organique» qui stipule qu'«en l'absence d'une décision de rejet et à défaut de publication dans le délai prévu (60 jours) les membres fondateurs sont habilités à poursuivre leurs activités… pour la réunion des conditions nécessaires à la tenue du congrès constitutif», le PLJ prend acte «du besoin du ministère d'un délai supplémentaire pour finaliser sa réponse et d'inviter les partisans et les militants à renforcer leurs rangs en attendant le lancement de la campagne de leur structuration». Et ce «après étude de la réponse sous tous ses aspects à la lumière des expériences précédentes», lit-on dans le communiqué. La position de la direction du PLJ, estiment toutefois les rédacteurs du communiqué, «ne doit nullement être interprétée comme une caution à une attitude non conforme à la loi» car, arguent-ils, elle «est empreinte de réalisme et d'esprit de responsabilité». Elle exprime également «l'attachement du parti à maintenir un dialogue ouvert avec cette structure de l'Etat (ministère de l'Intérieur, ndlr) et à insérer ses activités politiques dans le cadre de la Constitution et des lois de la République». Le PLJ estime que par «son geste», c'est une «nouvelle occasion qui se présente au ministère pour donner au discours officiel développé depuis une décennie sur l'Etat de droit… le respect du multipartisme, un contenu qui se traduira par la reprise de confiance du citoyen dans ses institutions». Pour le PLJ, la redynamisation de la vie politique «pour mettre fin à la violence terroriste, au malaise social, à l'impunité et à la corruption, passe par l'exercice effectif et sans entraves des libertés individuelles et collectives». L'ex-diplomate Mohammed Saïd, qui a lancé le PLJ le 10 janvier dernier, s'est présenté à l'élection présidentielle en tant que candidat indépendant et a mené une campagne sous le slogan «le changement maintenant et pas demain». Le verdict du Conseil constitutionnel l'a placé à la cinquième position avec un peu plus de 133.000 voix.