Comme pour le sida, il y a trois décennies, ou la grippe aviaire, plus proche dans le temps, on assiste actuellement à un matraquage médiatique alarmiste international, doublé d'une guerre «marketing» et mercantile des producteurs de vaccins et autres médicaments. Il est à craindre qu'elle ne soit suivie d'une guerre ethnoculturelle, comme pour le sida, détecté la première fois aux USA pourtant, mais que l'on n'a pas tardé à imputer à l'humanité d'Afrique noire. Quant à l'intervention de la science, qui peut toujours établir objectivité et mesure, elle est demeurée et demeure étrangement absente. L'OMS, elle-même, qui coordonne actuellement la réponse aux cas de grippe porcine, en parle de manière contradictoire difficile à comprendre. D'un côté, elle affirme que «cette pandémie se caractérise jusqu'à présent par des symptômes bénins chez l'immense majorité des patients, qui guérissent habituellement au bout d'une semaine, même sans traitement approprié». De l'autre, elle déclare que «tous les pays vont avoir besoin de vaccin», ceci après avoir lancé un cri d'alarme en annonçant que «la pandémie ne peut plus être enrayée, et qu'elle se propage très rapidement dans le monde». Faut-il interpréter cette discordance dans les déclarations de l'OMS, comme reflétant différentes visions de ses fonctionnaires qui s'expriment publiquement ou, pour être plus près de la réalité, y en aurait-il, au moins pour certains d'entre eux, volonté d'aller dans le même sens que les trusts (lobbies) pharmaceutiques qui font tout pour se préparer un marché rentable, ces mêmes groupes qui, aux dires d'un confrère, ont été épargnés par la crise financière mondiale ? Ils s'en seraient même sortis avec d'énormes profits. Il s'agit là, bien entendu, des grands laboratoires internationaux, principalement américains.Pour étayer la suite de cet article, il est à rappeler que le dernier bilan mondial concernant la grippe porcine s'établit à 100 000 malades dont 440 décédés. Ces chiffres, tout en sachant qu'un seul malade est en soi un drame, et une seule mort, une véritable tragédie, ne peuvent justifier cet alarmisme qui pousse les Etats à faire commande de millions de vaccins pour répondre à un cataclysme humain annoncé. Un vaccin qui n'existe pas encore ! Pour preuve, la déclaration de dimanche de Kathleen Sebelus annonçant que le gouvernement américain a libéré une nouvelle enveloppe de 1 milliard de dollars pour l'achat des composants entrant dans la fabrication du vaccin qui, selon elle, devrait être prêt au moi d'octobre 2009. Par ailleurs, et il n'y a qu'à voir les pubs sur la toile pour constater la fièvre commerciale qui se développe autour de la maladie, telle que celle qui enjoint : «N'attendez pas qu'il soit trop tard pour acheter votre masque !» Cela remet en mémoire que ce n'est pas le virus du sida qui tue, mais les «maladies opportunistes», profitant des capacités immunitaires de l'organisme humain amoindries ou totalement détruites par le virus. Ce sida qui devait détruire l'humanité, aux dires des oiseaux de mauvais augures, mais qui a rapporté des milliards, toutes monnaies confondues, aux lobbies que l'on devine. Et pour illustrer certaines interventions inopportunes des médias, voici le point de vue critique d'un lecteur du journal Le Monde, publiée par ce même quotidien : «L'OMS n'a certainement pas parlé de grippe porcine : le journaliste dormait lors de la conférence de presse, ou alors, il ne comprend pas l'anglais.» Et c'est ainsi que la boucle est bouclée, en réunissant tous les protagonistes du drame, dont seul l'humain souffrant est victime.