La communauté scientifique vient enfin de se rendre compte que pour lutter contre la pandémie de la grippe A, l'antiviral Oseltamivir (Tamiflu ou Saiflu) est à privilégier au vaccin tant controversé. L'actualité est depuis quelques mois monopolisée par le virus H1N1 et sa propagation que l'Organisation mondiale de la santé relayée par les médias internationaux qualifie de hautement dangereuse pour l'humanité. L'institution onusienne a d'ailleurs «décrété» le niveau d'alerte maximum dès les premiers cas apparus en avril de cette année. Un empressement qui a étonné plus d'un scientifique. Beaucoup d'autres points obscurs sont restés sans réponse depuis. Comme celui du laboratoire français Sanofis qui a profité d'une visite du président Sarkozy au Mexique en mars dernier et avant même l'apparition du virus dans ce pays qui, faut-il le rappeler, fut le premier à être atteint, pour signer avec les autorités mexicaines un accord de construction d'une usine de production de vaccins. Passons sur la rapidité inhabituelle et inadmissible dans le monde de la recherche scientifique de la mise au point et de la mise sur le marché du vaccin contre ce nouveau virus. En réalité pas si nouveau que cela puisque le virus H1N1 contient une souche du virus (H5N1) de la grippe aviaire qui avait en son temps (2004), lui aussi, suscité les plus grandes inquiétudes de l'OMS qui avait prédit une pandémie pouvant tuer jusqu'à 100 millions d'individus. Au 31 décembre 2008, soit quatre années plus tard, on comptait...248 morts. Sans commentaires. Ou plutôt si, puisque ce virus H5N1 a été «additionné» au H1N1 qui a pris le nom de grippe mexicaine puis de grippe porcine et enfin de grippe A. Aujourd'hui, et avec le virus H1N1, nous sommes dans le même cas de figure. Plus d'alerte que de morbidité. Sauf que le battage médiatique international qui ne nous épargne pas vu la circulation de l'information via les satellites, est aujourd'hui axé sur le vaccin considéré comme la seule parade pour sauver des vies humaines. Ce qui est loin d'être une vérité scientifique. Pour au moins une raison. Plutôt deux. Commençons par la seconde. Quand les chercheurs parviennent à mettre au point un vaccin contre une maladie c'est la preuve qu'elle est curable. Ce n'est pas le cas par exemple pour le virus du sida dont on ne parvient pas à mettre au point un vaccin qui viendrait soulager l'humanité. Donc et si pour le virus H1N1 un vaccin a pu être mis au point et est aujourd'hui commercialisé, cela veut dire que les propriétés de ce virus sont scientifiquement maîtrisées. On sait aussi qu'il «répond» bien à ce médicament antiviral qui est l'Oseltamivir plus connu sous la marque commerciale Tamiflu ou encore la marque commerciale algérienne Saiflu. Développé en 1996, antiviral l'Oseltamivir a été recommandé en curatif dès 2005. Il agit contre la grippe saisonnière comme il l'a fait contre la grippe aviaire et comme il le fait efficacement aujourd'hui contre la grippe porcine. Il suffit de le prescrire dès les premiers symptômes grippaux sans perdre de temps à attendre les résultats des prélèvements qui seront soumis à des analyses pour seulement confirmer ou non la présence du virus H1N1. Son effet inhibitoire est incontestable. Pour faire court et en s'évitant de pénétrer le monde de la recherche, fermé pour le commun des mortels que nous sommes, disons qu'un malade de la grippe A traité dès le début au Saiflu a toutes les chances de guérir. Alors que reste-t-il à faire dans ce cas? Rester dans cette fixation sur le vaccin que veulent nous imposer les médias internationaux et qui fait l'affaire des laboratoires qui le commercialisent, ou nous débarrasser de ces «oeillères» et ouvrir les yeux pour voir que nous avons le médicament à volonté dans notre pays puisque le groupe Saidal produit le Saiflu. Ce qui nous met à l'abri du taux de mortalité due au virus de la grippe A non traité et du diktat des firmes étrangères. Au ministère de la Santé, nos responsables ayant pris conscience viennent de prendre des mesures en ce sens: «Nous avons instruit toutes les structures sanitaires de prescrire de l'Oseltamivir à toutes les personnes présentant des symptômes grippaux...Sur simple ordonnance il est actuellement possible à nos malades de se faire délivrer gratuitement et au niveau de toutes les pharmacies des hôpitaux cet antiviral connu sous le nom de Tamiflu et Saiflu», nous a précisé lors de la rencontre le Dr Abdeslem Chakou, qui est à la fois secrétaire général du ministère de la Santé et éminent épidémiologiste qui a formé tant et tant de médecins durant sa longue carrière d'enseignant à l'université et de directeur du Centre de recherche (CRD) du groupe Saidal où plusieurs innovations pharmaceutiques sous sa conduite ont été primées par des institutions internationales de renom, y compris celles relevant des Nations unies. C'est dire que son adhésion à des mesures de santé publique tendant à juguler une épidémie est toujours basée sur des convictions scientifiques. Preuve en est que le gouvernement français vient d'emboîter le pas à nos autorités sanitaires en déclarant, le 10 décembre dernier, par la voix de la Direction générale française de la santé que «les traitements antiviraux, jusque-là recommandés uniquement dans les formes sévères et chez les personnes à risque, étaient désormais justifiés chez tous les patients avec une grippe clinique. Les antiviraux, Tamiflu mais aussi Relenza, issus du stock constitué par le gouvernement, seront délivrés gratuitement sur ordonnance». Comme de bien entendu, la mesure a suscité des remous auprès de ceux qui veulent absolument laisser la primauté au vaccin. Des réactions peu convaincantes qui confortent l'idée d'un fort lobbying des laboratoires qui produisent le vaccin tant contesté et très peu vendu, au compte-gouttes dans les pays du Sud. Il apparaît clairement qu'il nous faut cesser d'associer la lutte contre la grippe A au seul vaccin et avoir la clairvoyance de privilégier le traitement thérapeutique par l'antiviral Saiflu qui donne de très bons résultats et que nous avons la chance de produire localement. Sans vouloir entretenir la panique pour des desseins qui n'ont rien à voir avec la santé.