Les investissements directs étrangers (IDE) ont été l'un des thèmes débattus au cours de la deuxième journée de l'université d'été de la communauté nationale établie à l'étranger. Maoui Moundji a estimé que l'Algérie est capable d'attirer de nouveaux opérateurs et de multiplier ses chances en vu de diversifier ses investissements étrangers. avènement de la crise économique internationale est une occasion que notre pays doit saisir pour attirer les investisseurs étrangers et diversifier son économie. «Car le vrai problème ne sont pas les IDE mais il s'agit de trouver les mécanismes pour s'ouvrir aux autres et leur expliquer les modes de gestion décidés chez nous pour les intéressés», a indiqué maître Maoui Moundji, avocat et responsable juridique à l'association Reage. Mesures salutaires mais il faut communiquer Evoquant les dernières mesures prises par le gouvernement concernant l'obligation pour les investisseurs étrangers d'associer un partenaire national à hauteur de 51% pour l'activité économique et 30% pour l'importation, Maoui Moundji a salué ces décisions visant à «protéger notre économie et à lui mettre des garde-fous comme cela se passe dans tous les pays du monde», estimant que les cadres de la communauté algérienne installée à l'étranger peuvent avoir un grand apport pour vulgariser ces mesures et leur aboutissement. «Nous pouvons faire un travail de proximité important en nous approchant des opérateurs économiques et des entreprises pour leur expliquer quelles sont ces mesures, à quoi ils servent et comment peuvent tirer profit dans l'actuel environnement économique en Algérie», a-t-il expliqué. «Nous sommes présents avec eux, nous les connaissons bien, c'est pour cela que le contact est plus facile. Nous pouvons leur expliquer les procédures et faire un travail de communication et de proximité qui soit bénéfique pour notre pays. Il suffit jute de leur expliquer qu'ils peuvent tirer des bénéfices tout comme avant dans un nouvel contexte marqué par un retour à une gestion normal et réglementée, chose qui n'existait pas auparavant», a-t-il expliqué. Le conférencier reconnaît que l'annonce de ces mesures à freiner un peu les investisseurs qui ne se sont pas habitués à ce système. «Il n'y a pas eu une réduction des avantages. Les textes en question expliquent aux investisseurs la nécessité d'associer les nationaux à toute activité et d'investir les gains sur place par ces mêmes entreprises au lieu de faire un transfert de fonds et d'argent dans leur pays», a-t-il ajouté. «Une fois que les autres comprennent ces principes, ils donneront une réponse favorable et s'interrogent : avec qui on va investir ?» Le conférencier estime que l'entreprise algérienne peut jouer, dans ce cas, un rôle important et primordial. L'entreprise nationale doit être à la hauteur «Là c'est aux opérateurs nationaux de s'exprimer et de montrer leurs compétences et leur savoir-faire en prouvant qu'ils peuvent être les meilleurs partenaires. Il faut qu'elles s'adaptent à ce changement», a expliqué Maoui Moundji, en soulignant l'importance de lever ce problème de communication envers les étrangers. Pour cela, il propose de faire des sites, des compagnes de communication, des tournées dans tous les pays qui s'intéressent à l'Algérie. «Il faut s'adapter au monde, aux changements opérés et aux nouvelles techniques développées dans le monde entier», dira Maoui Moundji. Outre le développement de l'investissement étranger, M. Maoui estime que l'Algérie peut développer des produits spécifiques qui permettent de soutenir son économie des effets de la crise financière internationale. «Il y a lieu de développer l'activité de la finance islamique, les activités sur la base de l'énergie solaire qui est une ressource inépuisable. Il y a d'autres créneaux qu'on peut investir pour nous épargner les effets de la crise mondiale tout en adaptant notre économie et la mettre à l'abri des aspects spéculatifs», a-t-il indiqué. Sur un autre volet, Belgacem Rahmani a fait un exposé portant sur le thème «Affirmative action et le développement de l'Algérie s'inspire de l'approche québécoise et chinoise». Ce professeur universitaire à Montréal a présenté l'expérience de ces deux pays en termes de développement, dans le but de donner des exemples de réussite avec une démonstration des choix et des démarches que les deux pays ont suivis. «J'ai choisi deux pays appartenant à deux systèmes économiques différents pour dire que quel que soit le mode économique, l'Algérie peut réussir tous ces projets. Il suffit juste de réfléchir et d'adopter une stratégie adéquate selon les objectifs tracés», a-t-il indiqué. Belgacem Rahmani dira que le rôle de la communauté algérienne établie à l'étranger est complémentaires aux actions initiées ici en Algérie. «Je n'ai rien a préconiser en matière de choix et de décisions. C'est aux décideurs, qui sont des connaisseurs et qui ont une meilleure lecture de l'environnement économique et des affaires, de tirer le maximum des expériences exposées. Nous sommes là présents physiquement et même virtuellement pour apporter un plus. Il suffit juste qu'on nous appelle et qu'on nous définit la stratégie avec les objectifs et je ne pense pas qu'il y a un Algérien qui refuserait de prendre un congé spécial pour rendre un service au pays», a-t-il indiqué.