L'immense incendie qui s'est déclaré avant-hier au lieudit M'senou, dans la commune de Bouarfa, (wilaya de Blida) a pu être enfin maîtrisé hier matin à l'aube, selon un agent de la conservation des forêts de la ville des roses. Ce n'est que vers 5h du matin que les nombreux agents et ouvriers de la conservation des forêts et ceux de la protection civile dépêchés en grand nombre, en sus d'importants équipements d'intervention ont pu, au bout de près de 16 heures de lutte, en venir à bout. Des feux qui ont fort malheureusement eu tout le temps de détruire près de 55 hectares de maquis de chêne-liège et des agents de la conservation des forêts observaient encore hier, à la mi-journée, des piquets d'incendie de peur que les fumerons subsistant ne reprennent l'activité. Surtout que la canicule a repris et que des vents continuaient à souffler. Ce qui faisait craindre le pire puisque la wilaya de Blida, réputée pour ses zones fortement boisées et particulièrement vulnérables en raison de leur relief accidenté et de la combustibilité de la végétation, à l'image de la cédraie du parc national de Chréa, enregistrait, en début d'après-midi d'hier, le déclenchement de cinq nouveaux foyers d'incendie. Selon notre source, la wilaya de Blida a connu ces derniers jours un enchaînement d'incendies de forêt qui ont ravagé 650 ha de végétations dont 88 ha de forêts. Les incendies de forêt sont de plus en plus fréquents cette année par rapport à la même période de l'année écoulée où l'on a déploré la destruction de 22 ha de forêts seulement contre près de 700 ha cette année, a fait observer la même source. D'importants moyens humains et matériels ont été déployés par les services de la protection civile, de la conservation des forêts, de l'ANP et du parc national de Chréa pour venir à bout de ces sinistres. Plus de 400 foyers enregistrés en une semaine 401 incendies ont été enregistrés du 18 au 24 juillet à travers le territoire national, avec 57 foyers par jour, a-t-on appris auprès de la Direction générale des forêts. Durant cette période, ces foyers ont parcouru une superficie totale de 4402 ha, dont 1687 ha en forêts, alors qu'il a été dénombré 57 foyers par jour, soit une superficie de 11 ha par foyer, précise-t-on. S'agissant de la période du 1er juin au 24 juillet, 1154 feux ont parcouru 10 282 ha, dont 4409 ha en forêts, soit une moyenne de 21 foyers par jour, et une superficie de 9 ha par foyer. Cette situation qui touche 37 wilayas est due en particulier aux conditions météorologiques (températures élevées) enregistrées durant les périodes du 13 au 15 juillet et du 21 au 24 juillet 2009, explique-t-on de même source. Vu la persistance des conditions météorologiques, un appel est lancé à la population à avoir plus de vigilance et à apporter sa contribution sur le plan de la prévention et de l'intervention. D'incommensurables pertes pour les aviculteurs Cependant, bien de régions du pays touchées par cette vague d'incendies, connues pour la pratique des élevages intensifs, ont enregistré d'importantes pertes. A Lakhdaria comme à Boudouaou et à Tablat, des aviculteurs crient carrément au sinistre, eux qui ont perdu cheptels et installations. En effet, des poulaillers ont dû être cramés en entier avec équipements ultramodernes, alors que pour ceux situés à l'abri des flammes, les poulets ont péri par milliers, asphyxiés par la fumée dense. Ces éleveurs en appellent aux autorités à les déclarer comme sinistrés parce que victimes d'une catastrophe naturelle. Ceci pour pouvoir bénéficier d'une prise en charge des dommages occasionnés. Aussi, la filière lait ne se trouverait-elle pas sérieusement affectée par ces incendies qui ont ravagé les pâturages du bétail laitier qui ne trouve pas, ainsi, de nourriture. Il en est de même pour la branche apicole qui aurait subi des pertes quoique de moindre importance, tout comme la céréaliculture, dont des milliers d'hectares étaient partis en fumée. Le cas est similaire en Kabylie où des oliveraies entières, et dont les habitants sont farouchement jaloux, ont été réduites presque à néant, notamment à Béjaïa.