Un porte-parole du gouverneur de l'Etat de Borno, dans le nord du Nigeria, a annoncé la mort du chef de la secte islamiste à l'origine des violences de ces derniers jours. Le chef de la police de Borno a déclaré sans plus de précision jeudi soir à la radio d'Etat que Mohammed Yusuf, le chef des Boko Haram, un groupe également connu sous le nom de «Talibans du Nigeria», est «mort alors qu'il était en garde à vue». Le porte-parole du gouverneur de Borno a déclaré de son côté avoir «vu le corps de Yusuf dans les locaux de la police» : «Je pense qu'il a été abattu alors qu'il tentait de s'évader». Yusuf, 39 ans, avait réussi à prendre la fuite avec quelque 300 fidèles tandis que son numéro deux, Bukar Shekau, était tué lors de l'assaut donné dans la nuit de mercredi à jeudi par l'armée régulière sur le repaire et la mosquée de la secte islamiste à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno. Les fusillades qui ont fait rage pendant toute la nuit se sont soldées par des dizaines de morts. Il a été capturé alors que l'armée traquait les militants islamistes de maison en maison et aurait été retrouvé caché dans un enclos au milieu des chèvres de ses beaux-parents. La police affirme que la plupart des personnes tuées étaient des combattants fondamentalistes, mais l'agence locale de la Ligue des droits de l'Homme accuse les forces de sécurité d'avoir tué des civils innocents. Des témoins disent avoir vu exécuter des prisonniers. La police avait appelé les habitants à fuir la zone, et plusieurs soldats et policiers ont été tués dans les combats. La secte avait commencé à attaquer police, églises, prisons et bâtiments officiels, d'abord dans l'Etat de Borno dimanche, puis la violence s'est rapidement étendue à trois autres Etats voisins du Nord à majorité musulmane, le Sud étant majoritairement chrétien. Au moins 600 personnes ont péri lors de ces affrontements entre membres islamistes radicaux de la secte Boko Haram, dirigée par Mohamed Yusuf, et forces gouvernementales.