Une semaine nous sépare de l'introduction du nouveau week-end, vendredi-samedi, tel que décidé au terme du Conseil des ministres qui s'est tenu sous l'égide du président de la République, le 21 juillet. Ce changement de week-end, applicable dès le 14 du moins courant, se veut être une formule semi-universelle afin de réduire les pertes sèches de l'Algérie en termes de transactions internationales. Des pertes estimées, rappelons-le, à environ 1 milliard de dollars annuellement. Mais est-ce la solution qui permettra à l'Algérie de faire fructifier au mieux ses opérations de commerce internationales et de s'aligner sur le régime universel mis en branle dans ce domaine précis ? La question reste posée avec acuité. En effet, quand bien même nos experts économiques étaient nombreux à applaudir le recours à cette nouvelle formule dès les premiers instants ayant suivi son adoption, ce choix est une solution qui n'est pas totalement exempte de critiques. Un gain dérisoire de 700 millions de dollars annuellement Contacté hier, Abderrahmane Mebtoul, un des experts les plus sollicités pour ses analyses économiques, soutient d'emblée que cette nouvelle formule devrait permettre à l'Algérie d'engranger des gains d'environ 700 millions de dollars par année, en se référant à un rapport publié par le Conseil économique et social (CNES) en 2006. Pour autant et toujours de l'avis de M. Mebtoul, un tel bénéfice reste «dérisoire», compte tenu, a-t-il argué, de la nature de nos exportations axées essentiellement sur les hydrocarbures, à hauteur de 98%. «Les cours du pétrole sont cotés sur le marché international, comme certains produits exportés tels que le blé coté à la bourse de Chicago où encore les ronds à bétons», soutient encore M. Mebtoul. Ce dernier enchaîne en s'interrogeant sur la part des exportations, objets de négociations dans le cadre des transactions internationales, à propos desquelles il soutient qu'elles sont marginales. Les exportations négociables sont marginales Il met l'accent aussi sur le fait que «les banques algériennes sont totalement déconnectées du réseau international», manière comme une autre d'affirmer qui si les organismes financiers à caractère public dont dispose l'Algérie intervenaient régulièrement sur le marché mondial, le pays aurait beaucoup à gagner avec la nouvelle formule du week-end. Abderrahmane Mebtoul conclut en soulignant que l'adoption du semi week-end universel constitue certes une donne positive pour notre économie, mais l'Algérie gagnerait beaucoup à la mise en application de cette mesure si notre économie était diversifiée. D'autres experts contactés pour la même raison affichent sans le moindre détour leur adhésion quant à la mise en application de cette nouvelle procédure. C'est le cas de Abdelhamid Mezaâch pour qui la nouvelle formule du week-end permettra une baisse des coûts des charges dans le domaine des relations de commerce extérieur, ainsi qu'une meilleure prise en charge des relations économiques internationales. Et si l'on avait opté pour le week-end tunisien ! M. Mezâach croit savoir en outre qu'il serait préférable et beaucoup plus rentable pour le pays si le changement introduit était sembleble à celui de nos voisins tunisiens dont le repos hebdomadaire intervient durant l'après-midi de vendredi et du samedi ainsi que durant toute la journée du dimanche. Abdelamalek Serrai, autre expert connu sur la place publique, ne semble pas faire la moindre critique à l'égard du changement de week-end dont l'entrée en vigueur est attendue dès la fin de la semaine prochaine. M. Serrai soutient que ce changement offrira à notre économie une meilleure intégration dans le cadre de la sphère mondiale, tout comme il permettra à nos opérateurs économiques de mieux négocier leurs transactions dans un contexte plus approprié.