Les travaux de réalisation d'un réseau d'assainissement à haï Mohamed Boudiaf, chef-lieu de commune de Hassi Bounif, confiés à un entrepreneur au mois de juin dernier sans respect des procédures de passation de marché, ont dépassé le cadre de la seule plainte déposée par des élus. Aujourd'hui, l'affaire est entre les mains de la police qui a ouvert une enquête pour connaître les tenants et les aboutissants de ce marché. Tout a commencé le 19 juillet dernier quand des élus ont déposé, auprès du tribunal de Gdyel, une plainte contre le président par intérim de l'Assemblée populaire communale de Hassi Bounif. Interrogé, ce dernier a affirmé qu'il n'a attribué aucun marché pour la réalisation d'un réseau d'assainissement. Il précisera toutefois que les opérations engagées sur le site entraient dans le cadre de travaux supplémentaires que d'autres services autres que ceux de l'APC, auraient attribués. Sans les citer, il désignait les services de la subdivision de l'hydraulique de la daïra de Bir el Djir. Contacté, le subdivisionnaire n'ira pas par trente-six chemins pour exprimer son étonnement. «Il n'est pas dans mes prérogatives d'attribuer des marchés. Mes services ne s'occupent que du contrôle de la qualité des travaux et du suivi du chantier. Dans ce cas précis nous n'avons effectué aucune opération de ce genre du fait que nous ne disposons d'aucun document officiel annonçant le lancement de ces travaux.» Ce qui laisse affirmer que les travaux de réalisation du réseau d'assainissement entamés au mois de juin à haï Mohamed Boudiaf et qui sont actuellement à l'arrêt ont été lancés sans aviser les services de l'hydraulique. Il est important de noter que ces travaux entrent dans le cadre du plan de développement communal (PCD) dont le maître de l'ouvrage ne peut être autre que l'APC, ce qui veut dire en clair que l'attribution d'un tel projet ne pouvait se faire que par cette institution et bien sûr dans le strict respect de la réglementation en vigueur, comme ce fut le cas pour la première opération du même genre et dans le même village (PCD 2008) dont les travaux ont été lancés au début de cette année par ordre de service du 17 janvier 2009, signé par le P/APC et clôturés et réceptionnés le 17 février de la même année. «Même lorsqu'il s'agit de travaux supplémentaires entrant dans le cadre d'un marché PCD, ces derniers ne peuvent être réalisés que sur autorisation de l'APC», nous a précisé le subdivisionnaire de l'hydrauliques. Qui a donc ordonné le lancement de ces travaux ? Seule l'enquête ouverte ces derniers jours par les services de sécurité de la commune de Hassi Bounif qui ont déjà auditionné certains élus ainsi que le subdivisionnaire de l'hydraulique en attendant la déposition du maire par intérim, peut apporter des éléments de réponse à cette question. Mais en attendant, les travaux sont à l'arrêt et cela reste une autre énigme à laquelle il faudra aussi des explications.