Une centaine de personnes, en majorité des mères de familles, ont observé, avant-hier matin, un sit-in de protestation devant la mairie de Sidi Bel Abbès, suite au suicide du jeune homme par immolation par le feu. «Nous sommes là pour parler haut et fort à la place de notre voisin regretté qui n'a pas trouvé d'issue après de longues années d'attente qu'en s'immolant par le feu, après s'être aspergé d'essence», diront les protestataires. Une mère de famille criera : «C'est un père de famille qui est resté dans une baraque en péril de longues années. Il a constaté qu'il n'a pas été concerné par l'opération de relogement. Sans espoir, il a choisi la mort pour se faire entendre. Nous somme là pour réclamer que tout le monde soit relogé, sans favoritisme. Nous étions tous recensés par les différentes commissions et attendions d'être relogés dans la même cité, et voilà qu'on apprend que la priorité a été accordée à certains d'occuper les bons appartements et à d'autres d'attendre ou de mériter les logements lointains et misérables.» Un habitant du bidonville situé à Sidi Ameur sera encore plus agressif dans ses propos : «Hier, nos baraques ont été toutes brûlées et nous étions menacés de mort nous aussi. Nos vies n'ont-elles pas de valeur ? Nous vivons tous dans la peur de mourir sous les décombres.» Elles sont des dizaines de familles vivant dans les mêmes conditions dans ce quartier vétuste et dans d'autres de la ville de Sidi Bel Abbès. Elles espèrent toutes être relogées et avaient grand espoir en apprenant que 1200 logements sociaux sont disponibles et seraient distribués d'ici la fin de l'année. Toutes ces familles se sont senti menacées en apprenant que le déroulement de la dernière opération de relogement n'a touché que quelques familles. Pour les familles ayant observé le sit-in, le délégué du secteur urbain a expliqué que leur relogement a été fait dans un cadre spécial et que cela ne touchera pas les personnes qui ont déjà bénéficié d'un logement ; ce qui est le cas du jeune homme qui s'est immolé par le feu. Ce dernier a refusé le haouch dans un état lamentable au quartier Bouaïche, distant de la ville de Sidi Bel Abbès d'environ 6 km, considéré comme un quartier anarchique et indécent. Les habitants de Sidi Ameur refusent complètement d'être relogés à Bouaïche, mais ils réclament comme les quelques familles relogées des logements à la cité Rochers.