Alors que certains syndicats de l'éducation, à l'instar du SNTE, écrivent au ministre, l'exhortant à reporter la rentrée scolaire au 1er octobre, prétextant sa coïncidence avec la fin du Ramadhan et l'Aïd, qui induiraient des dépenses faramineuses pour les ménages, d'autres syndicats autonomes,a contrario, considèrent cette «mesure», si elle venait à être adoptée, inopportune. «Un non-sens», selon eux. Le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Abdelkrim Boudjenah, nous a révélé qu'il adressera une missive au ministre de l'éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, en vue de repousser la date de la rentrée scolaire, initialement prévue le 13 septembre, au 1er octobre. «Nous allons officiellement interpeller le ministre dans les tout prochains jours» a-t-il dit. Cette décision prise par le SNTE est justifiée par notre interlocuteur par le fait que la rentrée scolaire coïncide cette année avec la fin du Ramadhan et la fête de l'Aïd. «Les ménages ne pourront pas faire face à autant de dépenses», a expliqué M. Boudjenah, ajoutant que la période de chaleur qui sévit cette année n'est pas pour arranger les choses, surtout en ce qui concerne les régions du sud du pays. Selon lui, la chaleur conjuguée au mois de carême peut même avoir des incidences sur le rendement des enseignants, qui ne pourront donner que 30% de leurs capacités». Interrogé sur l'impact d'une telle «décision» sur le programme scolaire, notre interlocuteur a indiqué avoir proposé la suppression des vacances d'automne (novembre). «De ce fait, il n'y aura aucun retard» a-t-il dit, tout en reconnaissant que les programmes sont assez chargés. Dans un autre registre, M. Boudjenah a indiqué que son syndicat, le SNTE, interpellera également le ministère sur le week-end semi-universel qui entrera en vigueur le 14 août. «Nous demandons à garder l'ancien système, avec le vendredi comme jour de repos officiel» a-t-il dit, «ce qui va nous permettre de recevoir les parents des élèves les samedis» a-t-il estimé. «Le report de la rentrée est un non-sens» Pour le syndicat autonome des professeurs de l'enseignement secondaire (Snapest), l'idée de report est inconcevable. «Il est inadmissible de décaler la rentrée scolaire avec un programme déjà chargé» nous a déclaré son secrétaire général, Meziane Meriane, qui considère qu' «on ne peut pas se permettre un retard de plus». Expliquant que les enseignants ont pour habitude de travailler durant le mois de Ramadhan, Meriane a estimé qu'il faut au contraire mettre à profit cette période d'avant l'Aïd pour préparer les élèves à entamer les cours dans de bonnes conditions. S'agissant de l'argument «dépenses», notre interlocuteur le trouve absurde et ne tenant pas la route. «Les dépenses de l'Aïd, du ramadhan ou de la rentrée ont toujours existé», a-t-il renchéri. Même topo du côté du conseil des lycées d'Algérie (CLA). Le secrétaire général dudit syndicat, Achour Idir, a estimé pour sa part que le report de la rentrée est «un non-sens». Pour lui, la rentrée scolaire en plein mois de carême va pouvoir servir de période de prise de contact. «Il faut d'abord penser à finir les programmes» a-t-il dit, estimant qu'un tel cas de figure «va obliger la tutelle à réaménager tout le calendrier des vacances». Il a également considéré qu'au lieu d'évoquer les dépenses supplémentaires, il va surtout falloir «indemniser les familles nécessiteuses pour affronter une situation sociale des plus difficiles.» Sur le plan syndical, M. Idir a fait savoir que «la rentrée sera chaude». Son syndicat compte organiser une journée de grève le jour même pour rappeler à la tutelle les revendications des enseignants, tels le régime indemnitaire et le statut particulier.