La Cipa et la CGEA ont plaidé hier pour la suppression du mode de paiement par crédit documentaire des importations pour les entreprises algériennes achetant des matières premières sur le marché international. «Il faudrait distinguer entre l'importation de produits finis et celle de matières premières destinées à une unité de production» , a tenu à nous expliquer le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). Le premier responsable de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, a proposé «le retrait de cette disposition car, affirme-t-il, les PME, créatrice de richesses, sont incapables de mobiliser des fonds importants pendant une période dépassant souvent trois à quatre mois pour l'achat des matières premières». L'Etat pourra-t-il répondre positivement à cette demande, sachant que les explications fournies par les chefs d'entreprises algériennes font l'unanimité au sein des organisations patronales, à l'instar du FCE et de la CAP qui ont critiqué la loi de finances complémentaire pour ces deux dispositions sur le commerce extérieur. Pour certains spécialistes, il ne peut y avoir de politique de deux poids, deux mesures. «Il n'y a pas d'exception lorsqu'il s'agit d'une loi. Sinon, dans ce cas de figure, la loi n'a pas lieu d'être», nous indique-t-on au sujet de la demande exprimée par la Cipa et la CGEA. En limitant le paiement par crédit documentaire aux produits finis importés, l'Algérie court un risque sur le plan international. Dans le contexte de l'économie de marché et des accords de libre-échange signés avec l'Union européenne et la Zone arabe, cette mesure de limitation du crédit documentaire aux seuls produits finis sera vue comme une disposition de favoritisme du produit local, explique-t-on.