Après avoir été rassurées sur les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 par le gouvernement lors de la dernière tripartite, les organisations patronales se penchent sur les propositions à formuler afin de lever certaines contraintes, notamment le crédit documentaire, exigé dans les opérations de commerce extérieur. La Cipa compte défendre les opérateurs achetant sur le marché international des semi-produits afin de bénéficier de facilités auprès des banques. La 13e tripartite tenue au début de décembre avait abordé la question de la loi de finances complémentaire 2009 et ses conséquences sur les entreprises algériennes. Le gouvernement avait décidé en commun accord avec ses partenaires sociaux, UGTA et patronat, de prendre en charge les préoccupations exprimées, entre autres les modalités d'application du crédit documentaire aux opérateurs producteurs importateurs de matières premières. Un groupe de travail a été installé dans cette optique. Selon le vice-président adjoint de la Confédération des industriels et producteurs algériens, Abdelouaheb Ziani, des réunions se tiendront au début de l'année prochaine pour finaliser les travaux entamés depuis la tenue de la tripartie. Après un échange de courrier entre les différentes parties, où le gouvernement a convié les organisations patronales à formuler des propositions, des rencontres formelles seront tenues, selon notre source pour discuter des modalités d'application des dispositions de la loi de finances complémentaire. «Nous avons été rassurés par le gouvernement quant à l'application des autres modes de paiement pour les importations de matières premières. Le Premier ministre a affirmé que l'Etat est prêt à soutenir les entreprises algériennes sans exception. Dans l'urgence, il est question de facilitation en matière d'importation de matières premières pour les producteurs locaux. Sur ce plan, nous sommes en train de récolter le maximum d'informations auprès de nos adhérents afin d'aller avec une liste de propositions aussi complète», a indiqué le responsable de la Cipa, ajoutant que son organisation plaidera, à l'occasion de ces réunions, pour les importateurs des semi-produits, et non pas uniquement pour les sociétés importatrices des matières premières brutes. La Cipa compte demander la préservation et la réhabilitation des autres modes de paiement des opérations de commerce extérieur, et ce, dans le seul but de soutenir des PME et PMI. Cette organisation patronale, qui s'inscrit pleinement dans les objectifs tracés par les pouvoirs publics pour le développement de l'économie nationale, notamment les projets de substitution à l'importation, se prépare activement afin d'établir des listes de propositions concrètes. «Nous avons sollicité toutes les filières d'activités afin de participer avec des idées et des projets clairs en vue de les soumettre au groupe de travail installé. Il faut savoir que le premier ministère est représenté dans les réunions qui seront organisées à partir de janvier. Les autorités bancaires seront présentes, ainsi que les autres parties concernées par la vie économique du pays. Nous sommes associés à une action très importante et l'Etat a manifesté sa volonté de répondre aux attentes des entreprises», a souligné notre interlocuteur. Les pouvoirs publics ont annoncé l'affectation de 400 milliards de dinars au financement des PME, à travers les différents modes bancaires (leasing, capital investissement, fonds d'investissement, fonds de garantie…). La Cipa est persuadée que l'heure est venue pour saisir une occasion en or qui s'offre aux entreprises algériennes, après tant d'années de difficultés. Les facilités envisagées Au sujet de ces rendez-vous avec les institutions du gouvernement, les autres organisations patronales, à l'instar de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, affirment attendre le jour J pour présenter leurs propositions. Le président de la CGEA, joint hier, a affirmé que «pour l'instant aucune réunion n'a été prévue. Nous attendons toujours». Au sujet de la loi de finances complémentaire 2009, le grand argentier du pays a annoncé il y a quelques jours qu'une rencontre aura lieu entre les autorités financières, le patronat et les syndicats afin de discuter des facilités à envisager en matière d'application de la disposition du crédit documentaire. Selon lui, «le débat sera focalisé sur les intrants importés» et «le crédit documentaire sera abordé sur les aspects de facilitation».