A l'instar de Salah Souilah, son «ennemi intime», le secrétaire général de l'autre aile de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulanouar, a pointé du doigt, hier dans une conférence de presse tenue à Bachdjarah, le commerce informel, responsable, selon lui, de la hausse des prix à l'approche du Ramadhan, mais a tenu à rassurer sur la stabilité de ces derniers et la disponibilité des produits alimentaires. Il a en outre remis en cause la loi sur la protection du consommateur tout en saluant l'adoption du nouveau week-end. «Tous les produits alimentaires seront disponibles durant le mois sacré de Ramadhan», a estimé hier M. Boulanouar, qui a tenu à rassurer sur la disponibilité des produits de large consommation. «Il est de coutume, reconnaîtra-t-il, que les prix connaissent une certaine augmentation durant la première semaine de Ramadhan mais ils devraient se stabiliser par la suite», a-t-il rassuré. M. Boulanouar a fait en outre savoir que les listes des prix dans les marchés de gros seront affichées trois jours avant le début du mois de jeûne, comme annoncé ultérieurement. Pour le conférencier, le problème réside dans l'anarchie qui caractérise la distribution et l'informel qui gangrène le marché algérien. Des «fléaux» qui nécessitent une solution urgente à laquelle devraient s'atteler les autorités concernées et les citoyens eux-mêmes, appelés à s'organiser davantage. La loi sur la protection du consommateur doit être révisée S'exprimant sur la loi sur la protection du consommateur, le conférencier n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour la fustiger, estimant qu'elle ne protège pas réellement le consommateur, exposé a-t-il déploré, à un marché désorganisé où l'informel représente 60%. Il dénonce dans le même temps le fait que les commerçants n'ont pas été associés à son élaboration, révélant que «l'autre aile de l'UGCAA, destinatrice d'une invitation dans ce sens, n'a pas daigné participer», a-t-il regretté. «Nous demandons sa révision car elle ne prend pas en compte la protection du consommateur contre la contrefaçon et le marché parallèle», a-t-il dit, avant d'ajouter que «90% des produits contrefaits se vendent sur le marché parallèle». Le consommateur, a encore déploré M. Boulanouar, s'approvisionne à raison de 60% sur le marché informel. «Il devrait apprendre à se protéger», a-t-il ajouté. «Nous subissons la loi de finances complémentaire» S'agissant de la loi de finances complémentaire (LFC 2009), le représentant de l'UGCAA a déploré le fait que ni les opérateurs économiques et encore moins les commerçants et artisans n'ont été associés à son élaboration. Nous sommes contre, mais nous subissons», a-t-il dit, estimant que l'Etat ne peut plus revenir en arrière. Il dénonce, entre autres, plusieurs aspects destinés à réduire le taux des importations, contenus dans la loi de finances mais qui, à ses yeux, représentent beaucoup plus des «instruments» qui pénalisent le producteur national. En outre, le conférencier s'est réjoui de l'adoption du nouveau week-end, estimant que «ce changement n'a aucune incidence sur les commerçants». A ce titre, M. Boulanouar a indiqué que son organisation va prendre des mesures d'adaptation. Ainsi, l'UGCAA, va, selon lui, encourager la réalisation des marchés hebdomadaires spécialisés au niveau national (bétail, véhicules, électroménagers…) avec la collaboration du ministère du Commerce et des autorités locales dont relève l'organisation de ces infrastructures. L'UGCAA compte également lancer un appel à l'adresse des associations de protection du consommateur en vue de sensibiliser les citoyens «qui devraient acquérir une culture de consommation». «Il faut que les consommateurs s'organisent», a-t-il enfin suggéré.