Photo : S. Zoheïr Par Karima Mokrani Brandissant des documents qui montrent qu'il est toujours le porte-parole officiel de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El Hadj Tahar Boulanouar a organisé hier une conférence de presse à Alger. Une rencontre qui porte initialement sur la position de l'organisation par rapport aux dispositions de la loi de finances 2010, la flambée des prix des produits alimentaires et les effets des accords de partenariat sur le marché algérien. Globalement, indique le conférencier, l'UGCAA soutient la nouvelle loi de finances parce qu'elle encourage, selon ses déclarations, la production nationale, notamment dans le domaine agricole, ainsi que la politique sociale pour laquelle elle a consacré 1 000 milliards de dinars, dont 100 milliards pour la création d'un organisme d'aide à la création de l'emploi. Les commerçants de l'UGCAA considèrent toutefois que le maintien du taux de la TVA à 17% ne les aidera pas à aller de l'avant. Ils réitèrent donc leur ancienne revendication de revoir à la baisse cette taxe pour atteindre 8% et interpellent les députés pour défendre ce point qu'ils jugent fondamental pour l'avancée de l'activité économique du pays et l'élévation du niveau de vie des Algériens. «Nous ne renoncerons pas à cette revendication. Et si ça ne marche pas pour la loi de finances 2010, nous la relancerons pour la loi de finances complémentaire.» Abordant le problème récurrent de la hausse des prix des produits alimentaires, Boulanouar considère que, pour faire baisser ces prix, il faut qu'il y ait une autosuffisance alimentaire en ce qui concerne particulièrement les céréales, les légumes et les fruits. Cela ne pourrait être possible sans qu'il y a ait une politique de production nationale. «Nous avons les moyens d'atteindre l'autosuffisance alimentaire mais, pour y arriver, notre gouvernement doit mettre en place une véritable politique de production nationale», plaide-t-il. L'autre revendication de l'UGCAA concerne la lutte contre le marché informel. Une revendication vieille de plusieurs années et qui traîne à être satisfaite malgré toutes les promesses des hauts responsables. Pour ce qui est des accords de partenariat avec les organisations internationales, l'UGCAA demande à ce que le gouvernement n'adhère pas dans la précipitation à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «Nous sommes contre l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il faut reporter cette question jusqu'à ce que nous soyons prêts», dit-il. La position de l'UGCAA est encore plus critique par rapport à une éventuelle adhésion de l'Algérie à l'Union de la Méditerranée, en raison notamment des dernières positions politiques et économiques de la France : «La France ne nous cherche que des problèmes […] L'Algérie ne doit pas adhérer à l'Union de la Méditerranée.» En revanche, l'UGCAA est favorable à la ZALE (Zone arabe de libre-échange) et à ce que le marché africain soit le marché potentiel de l'Algérie. Par ailleurs, insiste l'organisation, «nous appelons à la redynamisation du rôle des attachés commerciaux mais aussi à ce que ces derniers soient désignés par le ministère du Commerce ou l'Agex et non pas par les ambassades». Sur un autre registre, révèle M. Boulanouar, «nous avons déposé une plainte contre Salah Souilah qui prétend être le représentant officiel de l'UGCAA et le dossier est actuellement au niveau du juge d'instruction […] Nous attendons la décision de la justice». C'est la raison pour laquelle le congrès de l'organisation est reporté à une date ultérieure qui n'est pas encore fixée. Autre question qui semble déstabiliser le conférencier et ses compagnons, la création d'une organisation dénommée «Fédération nationale d'exportation des déchets ferreux» qui «prétend» travailleur sous l'égide de l'UGCAA. «Nous nous démarquons de cette fédération […] De toutes les façons, il est formellement interdit d'exporter des déchets ferreux.» M. Boulanouar, au nom de l'UGCAA, demande une enquête sur cette fédération et affirme qu'il dégage sa responsabilité en ce qui concerne ses activités.