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Au temps nostalgique du «marchand de neige» de Assi Youcef
Tizi Ouzou
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 08 - 2009

En cette période de chaleur asphyxiante où les corps se déshydratent et les gosiers se dessèchent, les habitués de la place de Thaghza dans la commune de Assi Youcef (Tizi Ouzou) se souviennent avec nostalgie de ce «vendeur de neige» qui, des années durant, y écoulait son «or blanc», tout en créant une ambiance joyeuse en ce lieu de convergence des villageois.
C'est toujours en milieu de journée, quand le soleil pointe au zénith, que Achour arrivait sur cette place, servant également de tadjmaït, lieu de rassemblement des archs des Amlouline, en poussant devant lui son mulet, ahanant sous le poids de la précieuse charge (la neige).
«L'or blanc arrive, l'or blanc arrive !». C'est par cette réclame, lancée avec une voix gutturale, qu'il annonçait sa présence attendue sur les lieux.
La neige se vend, car elle peut être consommée à l'état brut, croquée sous forme de cristaux ou, plus simplement, utilisée comme rafraîchissant une fois plongée dans de l'eau ou dans une boisson.
Les clients ne se faisaient pas prier pour affluer vers le «Yeti», comme le surnommaient ses intimes, en référence au vieux film américain L'abominable homme des neiges sur une créature mythique de l'Himalaya. Pourtant, d'un tempérament affable et serviable, Achour présente un profil qui ne rappelle en rien la méchanceté du Yeti qui semait la terreur dans une ville américaine.
A peine assis sur un banc de maçonnerie à l'angle d'un café qui ne désemplissait jamais, le «dernier des Mohicans», autre sobriquet dont on l'affuble, se mettait à servir des morceaux de neige qu'il découpait, à l'aide d'une faucille, d'un immense bloc qui émerge, avec un éclat de splendeur, d'un sac de jute retroussé soigneusement pour mieux présenter la marchandise, tout en veillant à la garder à l'ombre.
«Chacun son tour, il y en aura pour tout le monde», criait-t-il à l'adresse des clients impatients, en invitant ceux qui ne pourraient pas attendre de se rabattre sur la «neige artificielle», comme il se plaisait à désigner la crème glacée servie par des machines installées juste en face de l'endroit qui lui tenait lieu de boutique.
Pour tempérer l'ardeur des uns et des autres, il avait toujours le mot qu'il faut pour égayer l'atmosphère. Ainsi, pour rassurer de jeunes chômeurs, il leur conseillait d'un ton gouailleur : «Laissez vos diplômes de côté et faites comme moi. Mon travail n'exige ni enregistrement au registre du commerce ni déclaration d'impôts !»
Pragmatique et généreux, notre bonhomme des neiges. «Mon métier est tout bénéfice et me dispense de recourir aux banques pour demander des crédits. Car pour tout investissement, il suffit de disposer d'une faucille, d'une lampe, d'une corde et d'un baudet», renchérit-il à l'intention d'un cercle de badauds se plaignant constamment de désœuvrement.
D'ailleurs, Achour savait se montrer généreux avec les gens sans le sou. Ces derniers sont toujours servis et ne repartent jamais bredouilles. Mais souvent, il ne perdait rien au change car, solidarité oblige, des personnes se proposaient de payer à la place de ceux qui ne pouvaient pas le faire.
Ce produit mythique, prêtant pendant l'hiver son burnous blanc au majestueux massif du Djurdjura, se raréfie considérablement en été. Seules les neiges éternelles résistent à l'effet de la chaleur, en se conservant dans les entrailles de la montagne, notamment celles de Tissouwdale, sur le plateau de Haïzer, surplombant Tala Guilef, où il est difficile de s'aventurer sans la présence d'un guide, voire d'un spéléologue.
La difficulté d'accès dans ces gouffres est attestée par cette légende qui veut que la neige soit utilisée comme gage d'amour par de jeunes filles exigeant de leurs soupirants de prouver la sincérité de leur sentiment, préalablement à toute union, en se rendant dans un gouffre des hautes cimes du Djurdjura pour en ramener de la neige, avant le lever du jour.
Aujourd'hui, âgé de plus de 60 ans, le vendeur de neige de Assi Youcef, qui connaît les moindres recoins du Djurdjura, pour l'avoir sillonné pendant plus de 30 ans, tout comme son défunt père, dit préférer prendre sa retraite car ne se sentant plus la force de grimper «là-haut», lâche-t-il en pointant du doigt l'imperturbable massif granitique surplombant, au sud, la commune d'Assi Youcef.
«La vente de l'or blanc ne m'a pas rendu riche, mais elle m'a aidé à élever dignement mes enfants, auxquels je souhaite un parcours autre que le mien», conclut-il, sentencieux.


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