Les citoyens du village Amagaz, dans la commune de Mcisna (wilaya de Béjaïa), ont brûlé dans la soirée de lundi dernier le siège de leur APC ainsi que la maison de jeunes récemment rouverte, et ce, afin de protester contre leur marginalisation par les élus locaux, notamment le premier responsable de la municipalité. Vers 20h, des citoyens étaient en train de voir un match de football organisé par le village Amagaz, et qui a mis aux prises l'équipe d'Amagaz et celle de Djounina ainsi que d'autres localités. Les citoyens qui étaient des dizaines à avoir fait le déplacement au stade n'ont pas attendu la fin du match pour exprimer leur colère et surtout leur ras-le-bol quant à leur marginalisation de la part du premier responsable de l'APC de Mcisna. C'est à partir de là qu'ils ont mis le feu au siège de l'APC, engendrant ainsi des dégâts matériels énormes. D'ailleurs, le bureau des services techniques de l'APC a été complètement détruit par le feu, les documents administratifs ainsi que les dossiers de l'APC et des citoyens sont partis en fumée. Toutefois, le siège de l'APC de Mcisna n'a pas été la seule cible des citoyens en colère, puisque la maison de jeunes de la même municipalité, qui vient d'être rouverte après avoir subi des réparations, a été à son tour attaquée par les protestataires qui l'ont brûlée, causant des dégâts matériels graves à cet édifice. Les citoyens justifient cet acte par leur marginalisation par les élus locaux, notamment le premier responsable de la commune. «Nous sommes confrontés depuis quelques années à un calvaire au quotidien, suite aux pratiques des élus locaux qui nous ont marginalisés en nous privant des projets de développement local. D'ailleurs, aucun projet n'a été réalisé au niveau de notre village, puisque tous les projets de l'APC sont directement destinés au village du maire. C'est inadmissible bien que nous les ayons sollicités à maintes reprises pour nous accorder des projets, notamment en ce qui concerne le raccordement en eau potable ainsi que l'assainissement et la réalisation des routes.» Cependant, cet acte qui a ciblé le siège de l'APC de Mcisna et la maison de jeunes a vite fait réagir les différents services, notamment les élus de l'APC de Mcisna ainsi que les autorités de la wilaya de Béjaïa qui ont tenu à condamner ce geste, en le considérant comme un acte de violence qui n'arrange pas les affaires des citoyens de la municipalité pour l'établissement des papiers administratifs. Pour certains d'entre eux, les citoyens auraient pu procéder à une autre action de protestation au lieu de détruire deux édifices qui appartiennent, en premier lieu, à la population. Selon les informations recueillies auprès de certains sages de la commune, un différend existait déjà par le passé entre les deux villages, à savoir Amagaz et le village du maire, Ighil Ouanatar. Ce qui a poussé ces derniers à agir de cette manière «très violente» en signe de règlement de compte. Sur un autre volet, la protestation s'est amplifiée ces derniers mois à travers plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, puisque les citoyens, qui réclament de meilleures conditions de vie, ne cessent de procéder à la fermeture des routes et des sièges des APC pour réclamer la satisfaction de leurs revendications. Toutefois, il faut signaler aussi que la gestion de certains présidents d'APC a été largement contestée par la population depuis quelques mois, notamment devant le manque de projets de développement local, comme les routes, l'eau potable, l'assainissement ainsi que le logement. A signaler enfin que jusqu'à la mi-journée d'hier, aucune déclaration n'a été rendue publique par les élus locaux de la commune de Mcisna. Selon les informations en notre possession, cela pourrait se faire dans les prochaines heures, puisqu'un tel acte est largement condamnable.