«Il a le pouvoir de convaincre et de retenir sa colère», a témoigné Brahim Chibout, moudjahid, à propos de la personnalité de Zighoud Youcef, lors d'une conférence historique qu'a abritée hier le forum d'El Moudjahid. Cette initiative organisée par l'association Machaâl Chahid se veut un hommage aux martyrs de la Révolution de Novembre, voire même les artisans de la guerre de Libération qui sont Zighoud Youcef, chef de l'offensive du 20 août 1955, et Abane Ramdane, architecte du Congrès de la Soummam, et animée par des moudjahidine qui ont connu de près les deux martyrs. Les conférenciers ont retracé en un laps de temps le parcours politique de ces deux combattants en mettent en exergue leurs réalisations, notamment le double événement du 20 août 1955 et 1956. Lors de son intervention, Brahim Chibout a évoqué certaines qualités de Zighoud Youcef. «L'écho du 20 août 1955 a déséquilibré l'entreprise coloniale», a-t-il attesté. Selon ce conférencier, la chambre de commerce de Skikda avait déclaré que l'activité économique a diminué de 40% en Avril 1957. En présence des étudiants de l'école de police de Châteauneuf, Amar Bentoumi, avocat de Abane Ramdane lors de son procès en 1951 et ancien ministre sous le gouvernement Ben Bella, quant à lui, a déclaré que Abane Ramdane a été persécuté pendant 40 jours lors de son arrestation, mais il était d'un courage extraordinaire. Ce qui a fait échouer les tentatives de l'armée française qui voulait lui mettre la pression afin de divulguer des informations relatives à l'organisation secrète. Abdelhafid Amokrane, moudjahid qui a participé au Congrès de la Soummam, a mis l'accent sur les conditions dans lesquelles ce congrès s'était déroulé. Il avait été prévu que ce congrès, qui était au départ une simple assemblée, se tienne à la kalaâ de Beni Abbas où se trouve la tombe d'El Mokrani, figure emblématique de l'insurrection. Toutefois, selon le témoignage de ce participant au congrès, le colonel Amirouche avait informé Krim Belkacem de changer l'endroit. «Effectivement, trois jours après, 7 villages de la kalaâ avaient été bombardés lors d'un ratissage nommé opération Espérance», a-t-il rappelé. Selon ce conférencier, le choix du village Ifri dans la région d'Ouzellaguen est significatif à plus d'un titre. Ce village est à la croisée des chemins entre la dense forêt d'Akfadou et les sommets du Djurdjura.