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Zighoud et Abane, les baroudeurs, militaire et politique, de la révolution Plus d'un demi-siècle après le Congrès de la Soummam et l'offensive du Nord constantinois
Une halte historique a été effectuée hier matin au forum d'El Moudjahid. Un retour en arrière en hommage à Zighoud Youcef et Abane Ramdane. Le 20 août, date anniversaire du Congrès de la Soummam en est l'implacable occasion. Une conférence de presse a été organisée au forum d'El Moudjahid pour parler de cet événement déterminant pour la révolution algérienne mais aussi de ces deux hommes qui ont marqué la libération du pays. Abdelmadjid Chikhi, directeur des archives nationales, Brahim Chibout, Abdelhafid Amokrane et Amar Bentoumi, tous trois des moudjahidine, se sont relayés pour faire part de leurs connaissances sur le sujet. Abdelmadjid Chikhi a été le premier à prendre la parole. Sa préoccupation, au-delà de l'hommage rendu à ces deux révolutionnaires, est de discourir sur l'écriture de l'Histoire, ses difficultés et ses spécificités. «Quelles que soient les divergences de vue à propos de l'écriture de l'histoire, l'essentiel est d'être conscient des visées de l'historien. Car son écriture implique des conséquences trop sérieuses», dira-t-il. De son côté, Brahim Chibout a tenu à retracer le parcours de Zighoud Youcef, qu'il a personnellement connu dans les maquis à l'époque de la révolution. Il parlera de son enfance passée à Smendou, de son évolution au sein du PPA, du MTLD , puis de sa rencontre avec Mohamed Boudiaf en 1947. Des souvenirs de sa rencontre avec le chahid, il parlera avec émotion. «Ce n'était pas un homme à forte corpulence, il ne dégageait pas de force physique mais il était marquant par sa prestance, son sang-froid et sa force de persuasion». Pour finir, il lancera avec colère, sa déception à savoir que la femme de Zighoud Youcef et sa fille unique vivent encore à ce jour dans un «trois pièces cuisine». Ce qui ne manque pas de le révolter. Abdelhafid Amokrane et Amar Bentoumi prendront la parole par la suite pour mettre en avant les conditions dans lesquelles s'est passé le 20 août 1956 aux villages Ighbane et Ifri, dans la commune d'Ouzellaguen, cette fameuse rencontre qui a permis de mieux consolider la révolution en unissant les forces et assurer le triomphe des Algériens contre les colonisateurs. F. B.