Le président de la République a renouvelé hier, à l'occasion de la double célébration de la Journée nationale du moudjahid et du Congrès de la Soummam (20 août 1955- 20 août 1956), son offre aux «égarés» de revenir dans le droit chemin en leur promettant le bénéfice des dispositions de la concorde civile et de la réconciliation nationale. Dans une allocution lue en son nom par son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, le chef de l'Etat réaffirme ainsi sa position vis-à-vis d'une question qu'il a promis de prendre en charge avant même son élection en 1999. Pour lui, les mesures de réconciliation nationale restent actuelles et seront maintenues, sa conviction étant qu'elles constituent une des bases essentielles qui sous-tendent l'édification de la paix et de la stabilité dans le pays. Le chef de l'Etat a rappelé que cette conviction est partagée par la majorité du peuple algérien, comme en témoigne son adhésion totale aux choix stratégiques édictés par la charte portant réconciliation nationale. Ces choix ont par ailleurs été adoptés par voie référendaire et parlementaire, confirmant de la sorte une unité de position sur une question d'une extrême sensibilité pour avoir été à l'origine de la tragédie que l'on sait. Le chef de l'Etat considère que ces choix, parce que revêtant un caractère stratégique, imposent inévitablement à l'Etat de réunir un ensemble de conditions à même de parfaire la démarche, notamment en donnant une chance à tous ces Algériens qui ont versé dans la violence armée pour des objectifs dont très peu en connaissent les tenants et les aboutissants. Le chef de l'Etat insiste en effet sur le fait qu'il est évident, pour asseoir la paix et la sérénité, et tout autant pour poursuivre l'œuvre d'édification nationale, d'aider tous ces «égarés», au double sens politique et religieux, à réintégrer la société ; leur tort étant d'avoir été trompés par ce qu'il qualifie de mercenaires haineux, professant le crime et la terreur et dont l'unique but est de détruire la société algérienne pour «des raisons aussi abjectes que douteuses». Fidèle à sa démarche, le président Bouteflika renouvelle son offre à ces égarés de réintégrer leur société en rappelant que l'Etat a toujours œuvré pour que tous ceux qui se sont laissés séduire par le terrorisme armé, une voie sans issue, reviennent au droit chemin. Raison qui a conduit à édicter, avec l'adhésion du peuple, un ensemble de mesures en leur faveur dans le cadre de la concorde civile et la réconciliation nationale. La violence mènera ses auteurs à leur perte Plus qu'un slogan, c'est un véritable appel du cœur que lance, une fois encore, le chef de l'Etat en direction de tous ces jeunes embrigadés auquel il réaffirme que «la main est toujours tendue». Cette nouvelle offre tient compte à la fois des convictions religieuses profondes du peuple algérien, de ses responsabilités historiques et ses choix stratégiques, rappelle le président de la République qui confirme, cependant, les responsabilités de l'Etat face à toute interprétation de ce geste. Pour le chef de l'Etat, il n'est pas question de se taire face aux crimes abjects du terrorisme, raison pour laquelle, insiste-t-il, «l'Etat reste fermement déterminé à faire face, avec toute la rigueur qui s'impose, à ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation, ceux-là mêmes qui refusent la main tendue en déniant à la nation le droit de vivre dans la sécurité et la quiétude et empruntant les voies de la désobéissance et du crime». Tout en affirmant que la voie de la violence mènera «assurément» ses auteurs à leur perte, le président de la République rappelle l'engagement sans faille des forces de sécurité dans la lutte antiterroriste, estimant que l'échec des ennemis du peuple est consommé du simple fait qu'ils aient été rejetés, pour leurs actes abjects, par la nation entière, y compris les hommes de religion, les f'qih et les prédicateurs. Rendant hommage à ceux qui font face à la horde de renégats, le président Bouteflika a souligné le rôle que doivent jouer les institutions de la République, considérant que l'Etat et le peuple algériens sauront récompenser à leur juste valeur les hommes et les femmes qui se battent pour le respect des lois du pays et des grandes valeurs du peuple. La date symbolique du 20 août est à inscrire justement dans ces valeurs. Le chef de l'Etat a relevé à ce propos que les événements historiques survenus en 1955 et en 1956 ont consacré cette volonté du peuple à s'insurger contre toute forme d'injustice, suggérant que si les sacrifices ont été énormes, la volonté du peuple a finalement triomphé.