A l'occasion de chaque mois de Ramadhan, nos commerçants renouent avec leur mauvaise habitude : ne pas ouvrir leurs magasins tôt le matin. Ce comportement, qui pénalise les clients, ne semble susciter aucune réaction de la part des services concernés. Au deuxième jour du mois sacré, la quasi totalité des magasins dans les quartiers d'Alger étaient fermés le matin. Devant les portes closes des librairies, des paquets de journaux sont déposés à même le sol par les distributeurs. Pour acheter son journal, le lecteur est invité à s'armer de patience et à attendre l'ouverture de la boutique vers 10h. Les commerces d'alimentation générale, les taxiphones et autres boutiques de vêtements sont tous fermés. Et pour cause ! Nos commerçants ouvrent jusqu'à des heures tardives de la nuit, ce qui les empêche sans doute de se réveiller le matin. Par ailleurs, en l'absence d'une réglementation régissant les horaires d'ouverture et de fermeture des commerces, nos commerçants aiment faire la grasse matinée en ces journées de jeûne et de canicule. Ils ouvrent généralement tard le matin et ne se soucient guère de leurs clients. A voir tous ces rideaux baissés, le citoyen a l'impression qu'il vit une opération ville morte. Cette situation, que rien ne justifie, se répète pourtant chaque année et cela au vu et au su des services de contrôle. Contacté hier à propos de cette anomalie, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Salah Souileh, s'est contenté de la qualifier de «mauvaise habitude» qui réapparaît à chaque Ramadhan. Selon notre interlocuteur, qui avoue l'impuissance de son organisation face à ces comportements, le gouvernement doit réglementer les horaires d'ouverture et de fermeture des commerces. «En l'absence d'une réglementation régissant l'ouverture des commerces, les commerçants croient qu'ils sont libres d'agir à leur guise», regrette M. Souileh. Et d'appeler les autorités, notamment le ministère du Commerce, à agir vite afin de réglementer l'activité. Le problème ne se pose pas seulement durant le Ramadhan, explique le responsable de l'UGCAA, puisqu'au cours de l'année les commerçants ferment tôt leurs boutiques. Toutes nos tentatives de prendre attache avec les services de la direction du commerce d'Alger ont été vaines. Les numéros de téléphone affichés sur le site officiel du ministère de tutelle sont erronés. C'est vous dire…