« Le Ramadhan est l'un des cinq piliers de l'islam avec la profession de foi, la prière, l'aumône et le pèlerinage. Le mois de Ramadhan a débuté hier, en Algérie, comme dans la majorité des pays musulmans. La particularité « chez-nous » est que, cette année, commence en plein nouveau week-end adopté récemment au pays. Dans les différentes artères d'Alger, la journée d'hier ressemblait beaucoup plus à une journée de fin de semaine qu'à celle du Ramadhan. La circulation était plus fluide en cette matinée sur les boulevards et ruelles de la capitale. Les cafétérias, restos et fast-food ont baissé rideau comme est de nature durant ce mois. Seuls quelques magasins d'alimentation générale et KMS sont ouverts. «L'observance du Ramadhan, devrait être particulièrement pénible cette année étant donné la longueur des jours et la chaleur prévue ». C'est la phrase qui revient le plus souvent sur les bouches soulignant 15 à 16 heures de jeûne environ par jour en cette période. Au quartier Port Saïd, à la basse Casbah, des groupes de personnes commencent à apparaître, en fin de matinée. Il faut dire que la journée d'hier n'a pas été aussi chaude que prévu. Ce qui n'a pas empêché les riverains de sortir faire leurs emplettes. « Le premier jour du Ramadhan est toujours particulier, que ce soit en hiver ou en été », commente un citoyen en discutant avec son ami au sujet du Ramadhan. Visiblement d'accord, l'autre soutient que « le premier jour est beaucoup plus du ressort du psychologique : un changement brusque s'installe dans les habitudes quotidiennes de l'individu. C'est difficile de gérer ce nouveau comportement les premiers temps. Je pense que la première journée est la plus dure de tout le mois. Une fois les premiers jours passent, le reste du mois devient abordable ». A quelques mètres du Square, le mouvement au marché « quotidien » de la rue de la Lyre bat son plein. Cependant, l'affluence que connaît ce lieu, n'est guère la même au cours de la journée d'hier. C'est l'avis même d'un commerçant s'y trouvant : « C'est le Ramadhan. Les clients ne viennent pas en grand nombre acheter des vêtements ou tissu durant ce mois. D'ailleurs, habitués à ce genre de situation, la majorité des commerçant ici n'ouvrent que tardivement leurs locaux. Certains d'entre eux les gardent fermés tout au long du mois de Ramadhan ». A la sortie du marché de la Lyre, du côté de la place des Martyrs, se trouve un cybercafé. A l'intérieur, des postes sont déjà occupés par des clients. « Le cyber reste mon endroit préféré pour passer le temps. J'ai pris depuis quelques années l'habitude d'y passer de longues heures, durant le mois de jeûne en particulier. Pratiquement, je passe ici tous les après-midis. Côté prix, point de problème puisque une tarification spéciale Ramadhan est appliquée par le gérant ». En effet, au niveau de ce cyber, une affiche collée à l'entrée indique : 50 DA heure / le jour et 100 DA/ nuit blanche. A la prière du Dohr, la mosquée de Ben Badis jouxtant la rue Abane Ramdane (Alger-Centre) est bondée de fidèles. Comme chaque année, les pratiquants préfèrent ou veillent à ce que toutes les prières soient faites à la mosquée durant ce mois. « Le Ramadhan est l'un des cinq piliers de l'islam avec la profession de foi, la prière, l'aumône et le pèlerinage. Ce mois se distingue des autres mois de l'année par la multiplication de la récompense (Adjr) des bons actes. Il faut en profiter », souligne un fidèle qui se prépare, dit-il, à effectuer durant ce même mois de Ramadhan, un voyage à la Mecque pour accomplir la Omra « petit pèlerinage ». Il sied de signaler dans ce sens que durant ce mois, de nombreux fidèles choisissent l'occasion pour effectuer la Omra. Autre phénomène qui revient en force au cours de cette période de jeûne, les mendiants se font visibles en grand nombre, devant les mosquées en particulier. Le constat a été de mise hier.