Marchands de vaisselle, de linge de maison, d'électroménager et d'alimentation générale ont d'ores et déjà commencé à exposer leurs produits aux clients toujours à l'affût de la nouveauté pour ce mois sacré. C'est le même rituel qui revient chaque année. A l'approche du mois sacré du Ramadhan, les citoyens algériens se préparent à accueillir le mois du jeûne et de la prière d'une manière qui s'est imposée en l'espace de quelques années, pour devenir un vraie tradition. C'est dans les quartiers marchands de la capitale algéroise, mais aussi de toutes les autres régions du pays que les préparatifs commencent. Marchands de vaisselle, de linge de maison, d'électroménager et d'alimentation générale ont d'ores et déjà commencé à exposer leurs produits aux clients toujours à l'affût de la nouveauté pour ce mois sacré. Ce sont les marchands de vaisselle et linge de maison qui sont les premiers à tirer profit de cette préparation intensive. En effet, pour les Algériens saisis par la fièvre «acheteuse», les préparatifs commencent généralement par l'acquisition d'une nouvelle vaisselle. Les commerces spécialisés dans le domaine mais aussi les marchands ambulants connaissent très bien ces habitudes commerciales des citoyens et ont tout mis en oeuvre pour répondre à la demande. Ce qui leur vaut de réaliser des chiffres d'affaires considérables. Samir, un jeune marchand ambulant de 24 ans rencontré dans les rues de Bab El Oued, a indiqué à ce sujet: «C'est la période où les gens achètent le plus de vaisselle, même s'ils en ont chez eux, ils achètent toujours de la vaisselle neuve pour le Ramadhan, (...) bien sûr que durant ce mois, on est prêt à des sacrifices que nous nous refusons le reste de l'année.» Une douzaine de verres à 300 dinars, des assiettes à 50 dinars pièce, ce marchand attire la foule là où il passe et n'hésite pas à offrir aux clients fidèles quelques ustensiles gratuits. «Je donne parfois quelque chose en plus pour ceux qui reviennent souvent me voir, il y en a que je vois chaque année lorsque je passe dans leurs quartiers» a-t-il déclaré. Les magasins de l'électroménager quant à eux, proposent pour ce Ramadhan, des réductions et des promotions sur certains produits et appareils comme les batteurs et les moulinettes pour les ménages qui désirent se munir du nécessaire pour la cuisine. C'est dans un des magasins du quartier marchand de Bab Ezzouar, à savoir le célèbre Haï El Djorf, que se font les bonnes affaires. Mohammed, commerçant en ces lieux, nous a confié à ce sujet: «Après la période des mariages, c'est le Ramadhan qui est la deuxième raison qui pousse le plus les ménages à acheter des appareils ménagers,(...) et on a fait quelques petites réductions sur certains appareils.» Le linge de maison est un autre objet à acquérir pour les fiévreux de l'achat. Nappes, serviettes de table et toiles cirées sont autant d'articles à avoir chez soi durant le mois sacré, pour embellir les maisons et adoucir l'atmosphère parfois tendue du mois de jeûne. Au Marché 12 (tnach), sis rue Belouizdad, les Algérois et les Algéroises se donnent rendez-vous pour faire leurs acquisitions. Les prix y sont imbattables et la qualité y est présente. Ce qui constitue autant d'ingrédients nécessaires pour faire des acheteurs algériens des gens heureux. Pour Hamida, une dame venue faire ses emplettes, ce marché est une vraie «caverne d'Ali Baba». «On y trouve de tout et à des prix plus qu'abordables, (...) je viens d'acheter une grande nappe de table avec les serviettes assorties à 1400 dinars, c'est pratiquement donné», a-t-elle ajouté. Dans ce marché se trouvent aussi des commerces spécialisés dans la vente des fruits secs (pruneaux et raisins), produits de large consommation durant le Ramadhan. Amandes, noix, pruneaux et abricots séchés sont les produits-phares que les citoyens s'arrachent ces jours derniers. «Je consacre cette semaine pour les courses du Ramadhan, et j'ai décidé de commencer par les fruits secs avant que les prix ne flambent davantage» à déclaré un client rencontré là. Faire les emplettes n'est pas le principal exercice lié à ces préparatifs, puisque le grand ménage et «ghssil eddar» est une autre activité généralisée à l'approche du mois sacré. Les Algérois commencent le rituel par laver le linge sale cumulé durant l'année. Résultat: des balcons encombrés de tapis et couvertures, étendus, fraîchement nettoyés. A signaler que même les murs des maisons et appartements sont lavés pour l'occasion. Ce qui provoque parfois des accidents.