Contrairement aux années précédentes, la légère baisse des prix, notamment des fruits et légumes, qui intervient quelques jours après la folie des premiers jours du mois du jeûne n'a pas eu lieu. Bien au contraire, certains produits ont même subi une substantielle flambée à Tizi Ouzou. Cette flambée donne le tournis au commun des citoyens, voire aux bourses les plus nanties. Mois de consommation par excellence, le présent mois de Ramadhan est caractérisé surtout par les différents produits qui tiennent la dragée haute en matière de prix. Quand ce n'est pas une stabilité, c'est de facto une hausse substantielle. La spéculation y trouve une situation propice pour faire ses ravages. A cette spéculation se greffe une profonde déception des consommateurs devenus comme des poissons à rouler dans la farine. A Tizi Ouzou, comme sans doute ailleurs, nombreux sont ceux qui rentrent à la maison avec un couffin quasi vide après une virée au marché. La mercuriale ne connaît aucun répit. Elle grimpe encore et encore. Le marché couvert de la ville des Genêts – qui n'a rien de couvert sauf le nom – devient chaque matin une véritable fourmilière. Impossible de s'y frayer un chemin. On se résigne à payer tel ou tel autre produit sans rechigner. Même pour le sachet de lait, il faut se lever tôt pour se le procurer. Pourtant, ce n'est pas les laiteries qui manquent à Tizi Ouzou. Le marché connaît une instabilité chronique. Cette instabilité, personne ne semble l'expliquer. Tout le monde se renvoie la balle. Pour les détaillants, ce sont les grossistes qui font la pluie et le beau temps. Pour ces derniers, ce sont les intermédiaires et les détaillants eux-mêmes qui fixent les prix des produits à leur convenance. Dans tout ce méli-mélo, seul le consommateur paye les frais. A titre illustratif, certains produits sont toujours maintenus en haut de l'échelle. La salade entre autres est proposée à 80 DA le kilo au marché du centre-ville ainsi qu'à la nouvelle-ville. Idem pour les autres aliments. Seul le prix de la courgette a baissé. Elle a été vendue ce week-end à 15 DA le kilo. Quant à la carotte, elle dépasse toujours le seuil des 60 DA. Les viandes, rouge ou blanche, ne se sont peut-être jamais autant fait désirer. Même la viande congelée a augmenté de 17%. Elle est affichée à 480 DA le kilo. Quant à la viande fraîche, elle varie entre 700 et 750 DA. Le poulet pour sa part a pris son envol. Cédé à 320 DA durant les premiers jours du Ramadhan, il a vite grimpé à 350 DA. Si à Tizi-ville, où l'offre est importante, les prix sont inaccessibles, dans d'autres régions de la wilaya, notamment les plus éloignées, la situation est dramatique. Selon des échos qui nous sont parvenus notamment de Aïn El Hammam ou encore de Tigzirt, les prix des fruits et légumes sont tout simplement astronomiques. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui viennent – du moins ceux ayant des véhicules – jusqu'au marché de Tadmaït pour s'approvisionner.