Protestant contre leurs «conditions de vie déplorables», de nombreux exclus de plusieurs quartiers de la daïra de Chechar, à une cinquantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya Khenchela, se sont violemment soulevés samedi dernier, quelques moments après la rupture du jeûne. Selon des sources locales, les émeutiers ont exprimé leur colère contre notamment les édifices étatiques, particulièrement les sièges de l'APC et de l'hydraulique qu'ils ont tenté d'incendier. Sur leur chemin, ces jeunes «marginalisés» qui ne décolèrent toujours pas ont saccagé des commerces, des sites administratifs, plusieurs véhicules et des installations électriques. Les agités, en grand nombre, ont également procédé à la fermeture des CW et des RN reliant Chechar aux villes limitrophes. On apprend également que plusieurs citoyens dont un policier ont été blessés lors des affrontements. Eu égard à la dangerosité des faits, les forces antiémeutes ont été dépêchées sur les lieux des affrontements qui se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive de la nuit de lundi. D'après des sources locales toujours, l'origine de ces échauffourées était notamment l'interruption des travaux de préparation d'un terrain d'assiette devant servir à l'implantation d'une nouvelle structure hospitalière jugée très utile par les citoyens. A ce sujet, les émeutiers pointent du doigt les responsables des services de l'hydraulique, qu'ils accusent d'être derrière «le refus du déplacement des installations appartenant à ces services, implantées sur un terrain où un nouvel hôpital devait être construit», d'autant plus que des rumeurs faisaient le tour de Chechar, faisant état «d'un transfert de ce projet vers la daïra de Babar», ce qui a constitué la goutte d'eau qui a fait déborder le vase de la colère. Le manque d'eau potable, l'état des routes détériorées et les coupures récurrentes de l'électricité sont aussi les ingrédients de ces émeutes. Nos sources précisent que parmi les émeutiers, une soixantaine de personnes ont fait l'objet d'arrestation. Lors des affrontements, les services chargés du maintien et du rétablissement de l'ordre public, copieusement renforcés, ont dû avoir recours aux bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Il y a lieu de souligner, loin des émeutes, qu'un autre élément non moins nécessaire est à prendre en considération : l'APC de cette belle région agro-pastorale n'a été installée que samedi dernier, elle était bloquée depuis presque un an en raison de conflits opposant ses élus et aussi de calculs tribaux.