Le grand argentier du pays a défendu jeudi les dispositions introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, notamment la suppression du crédit à la consommation. En interdisant aux banques d'octroyer des crédits à la consommation, l'Etat veut «anticiper tout risque sur l'économie nationale». En marge de la séance d'adoption de la loi de Finances complémentaires pour 2009 à l'Assemblée nationale populaire, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a rappelé les raisons et les motivations à l'origine de l'adoption de ce tetex. Il a affirmé que les nouvelles mesures introduites dans le cadre de la LFC visent essentiellement " à protéger les ménages contre tout risque de surendettement et d'orienter l'économie nationale vers la production ". Pour le ministre, " il y a aujourd'hui des ménages qui sont de plus en plus attirés par les avantages offerts par les crédits à la consommation mais qui se retrouvent en fins de mois dans des situations difficiles à arbitrer entre le paiement de leurs crédits ou la nourriture de leur famille". Une déclaration qui illustre de l'inquiétude des pouvoirs publics vis-à-vis de certains ménages qui ont contracté des crédits, alors que leurs revenus sont limités. Chiffres à l'appui, il a répondu également aux cadres bancaires qui ont eu à relever que les montants des crédits véhicules alloués en Algérie ne sont pas aussi importants. Sur plus de 100 milliards de dinars de crédits à la consommation, accordés par les banques en 2008, 80% sont destinés aux crédits automobiles, a précisé le grand argentier du pays pour illustrer de l'importance prise par ce mode de financement. Le ministre est formel au sujet de l'impact de ces crédits sur l'augmentation des importations de voitures en Algérie. Selon lui, cette situation est à l'origine de la hausse des importations de véhicules et de pièces de rechange à 3,7 milliards de dollars en 2008. C'est dans cette optique, que l'Etat intervient pour jouer son rôle et t'anticiper tout risque sur l'économie nationale. M. Djoudi a tenu à affirmer dans ce contexte qu'il est " plus utile pour les ménages d'avoir un logement que d'avoir une voiture ". S'agissant de la promotion du logement, la LFC 2009 prévoit, entre autres, des mesures en termes de consolidation de la bonification des crédits à l'immobilier, une annulation de l'impôt sur le revenu global (IRG) sur les loyers, dont la superficie n'excède pas les 80 M2, pour stimuler la location de logement, en plus de la mise en place d'un crédit du trésor à 1% pour permettre aux postulants d'accéder au financement de leur logement. Quant au développement de la production nationale, le ministre a précisé que les mesures décidées dans ce cadre ont pour objectif d'orienter graduellement certaines productions vers le marché national à l'image du tourisme, l'agriculture et les services dont la facture d'importation s'élève à 11 milliards de dollars. L'importation des services a été taxée à 3%, et ce dans l'objectif de réduire le recours à l'importation et de s'orienter davantage vers le marché national. Les principales dispositions La loi de Finances complémentaire 2009, adoptée jeudi par l'Assemblée populaire nationale (APN), prévoit plusieurs mesures visant, entre autres, à réduire la charge fiscale en faveur à la création d'emploi et l'encouragement des PME, promouvoir la production nationale et réorganiser le commerce extérieur. Ce texte prévoit la prorogation pour deux années (2) supplémentaires de la période d'exonération de l'impôt sur le revenu global (IRG) et de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) au profit des jeunes promoteurs engagés à créer cinq postes d'emplois permanents. Il est prévu également une extension de 3 à 5 années de la période d'exonération de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) en faveur des investisseurs qui créent 100 emplois permanents dès le lancement de leur projet. La reconduction au-delà du 31 décembre prochain du dispositif d'avantages en faveur des chômeurs promoteurs (âgés de 35 à 50 ans) et la réduction complémentaire des charges patronales avec prise en charge par le budget de l'Etat du différentiel additionnel, figurent aussi parmi les mesures prises dans le cadre de la Loi de finances 2009. Les principales mesures de soutien aux PME prévues dans le cadre de la LFC ont notamment porté sur la création d'un fonds d'investissement, dans chaque wilaya, chargé de participer au capital social des PME créées par les jeunes entrepreneurs, sachant que la dotation globale des 48 fonds est de 48 milliards de dinars. La LFC 2009 oblige les investisseurs à accorder une préférence à la production nationale comme condition préalable au bénéfice des avantages du régime général de promotion des investissements, et limite la franchise de la TVA au profit toujours de la production locale. Elle offre la possibilité au Conseil national de l'investissement (CNI) de consentir, pour une période qui ne peut excéder les cinq années, des exemptions ou réduction des droits, impôts ou taxes, y compris sur la TVA, grevant les prix des biens produits localement et s'inscrivant dans le cadre des activités industrielles naissantes. La réduction de 17% à 7% du taux de la TVA sur les intrants destinés au montage des micro-ordinateurs, figure aussi parmi les mesures d'encouragement.