L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a décidé de relancer le crédit à la consommation dans le cadre des œuvres sociales des entreprises. Les fédérations affiliées à la centrale syndicale ont reçu des directives du secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, pour réactiver les œuvres sociales au profit des travailleurs. En effet, la centrale syndicale a appelé les responsables des fédérations syndicales à redonner un nouveau souffle aux coopératives de consommation et aux commissions chargées des œuvres sociales, et ce, en raison de la suppression du crédit à la consommation par les pouvoirs publics dans le cadre des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009. Les commissions des œuvres sociales ont été invitées à accorder des prêts sans intérêt aux travailleurs, ce qui constitue un élément positif, car les ménages sont confrontés à des dépenses importantes, surtout en cette période de la rentrée scolaire et de Ramadhan. Cette décision de la centrale syndicale a été annoncée dans la soirée d'avant-hier ayant réuni le secrétaire général de l'UGTA et des syndicalistes de la wilaya d'Alger. Une rencontre qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs du congrès de l'union syndicale de la wilaya d'Alger, dont la tenue est attendue avant décembre. Pour rappel, la loi de finances complémentaire 2009 avait interdit aux banques d'octroyer des crédits à la consommation. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait estimé, au lendemain de cette décision de suppression des prêts à la consommation, que les volumes des crédits à la consommation octroyés ont accentué l'endettement des ménages, en raison des taux d'intérêts appliqués. La centrale syndicale avait soutenu cette loi de finances complémentaire, considérant que les décisions prises n'ont pas d'impact négatif sur les travailleurs algériens. Exceptionnellement, la suppression des crédits à la consommation a fait réagir les responsables de l'UGTA. Cette mesure, considérée comme étant impopulaire, a provoqué un débat sur l'accès des couches moyennes et pauvres aux biens de consommation. Pour ne pas cautionner un sentiment d'injustice au sein de la société algérienne, le secrétaire général de l'UGTA avait promis début août de relancer le crédit à la consommation, notamment pour permettre à des travailleurs d'acquérir des biens de consommation à la formule de paiement à tempérament. Cette proposition de Sidi Saïd devra permettre également d'encourager des entreprises algériennes. Une initiative à élargir En invitant les fédérations des syndicats à réactiver les œuvres sociales, le patron de la centrale syndicale réhabilite le crédit à la consommation sur de bons auspices car le bénéficiaire n'aura pas à payer les taux d'intérêts et de frais supplémentaires. Parmi les avantages de cette formule, il y a lieu de citer la possibilité de négocier les prix dans le cadre des achats groupés. Cette alternative devra cependant être élargie au secteur privé, qui occupe une place importante dans l'économie du pays.