A l'annonce de la victoire d'Ali Bongo à la présidentielle du Gabon, des incidents ont secoué le Port-Gentil, la capitale économique. Les partisans de l'opposition ne reconnaissant pas les résultats du scrutin présidentiel, ont manifesté leur colère par de violentes émeutes : pillage des commerces, incendie des stations d'essence et du consulat général de France dans la ville. Des manifestants s'en sont aussi pris à des installations du groupe pétrolier français Total et du groupe franco-américain Schlumberger. Face à la situation de chaos, les autorités ont instauré un couvre-feu à Port-Gentil avant d'exhorter les Gabonais «à accepter le verdict des urnes». Pour sa part, Ali Bongo a appelé hier l'opposition dans son pays à accepter «le verdict des urnes», soulignant ses «responsabilités» dans les troubles qui ont éclaté depuis jeudi. «Chacun doit être mis devant ses responsabilités», a déclaré le fils de l'ancien président défunt Omar Bongo. «Le bon démocrate que je suis souhaite que chacun, s'étant prêté au jeu en connaissant à l'avance ses règles, accepte le verdict des urnes. Le peuple a parlé et le peuple est souverain», a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré préoccupé par les incidents qui ont suivi l'annonce des résultats de l'élection présidentielle et a appelé les candidats à utiliser des moyens légaux pour exprimer leurs doléances. M. Ban «exprime sa préoccupation au sujet des informations faisant état d'incidents dans certaines régions du pays et appelle au calme et à la retenue de toutes les parties concernées pour éviter une escalade des tensions», a indiqué son porte-parole Marie Okabe dans un communiqué. Selon les résultats officiels de ce scrutin à un tour, Ali Bongo, 50 ans, candidat du parti au pouvoir et fils du défunt président Omar Bongo Ondimba, a remporté la présidentielle avec 41,73% des suffrages. Il devance l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame (25,88%), et Pierre Mamboundou (25,22%) qui revendiquent la victoire et contestent ces résultats.