Erreurs dans la transcription des nom et prénoms, rature sur le document, écriture pas belle et parfois illisible..., c'est en résumé le malheureux constat dressé par les citoyens qui établissent des documents au niveau de l'état civil des communes. Il fut un temps, les officiers de l'état civil, en Algérie , étaient des fonctionnaires de la commune désignés au service pour leurs compétences, leur sagesse et leur esprit de responsabilité. Outre les belles écritures exigées, la transcription des actes d'état civil se faisait avec des plumes Sergent major. «Les registres d'état civil des années 1950, dont la transcription se faisait avec des plumes Sergent major, sont restés dans un très bon état. Les belles écritures de l'époque sont restées claires à nos jours», affirme le président de l'APC de Rouiba, Merzouk Lakrouz. Un demi-siècle plus tard, se mettre derrière un guichet pour établir un extrait d'acte de naissance, un acte de mariage, une fiche familiale ou inscrire une naissance sur un livret de famille est devenu un acte presque banal. Et pour cause, devant le blocage des recrutements par l'Etat et le départ à la retraite d'anciens officiers de l'état civil, les APC sont contraintes de renforcer leurs services par des jeunes recrutés dans le cadre du dispositif de l'emploi de jeunes. Sans expérience professionnelle et parfois sans le niveau scolaire qu'exige la profession, les nouveaux agents n'accordent aucune importance à la mission qui leur est confiée. «Pour faire face à la forte demande des populations en matière de pièces d'état civil, les APC sont contraintes de remplacer les agents partis en retraite par des agents recrutés dans le cadre du dispositif de l'emploi de jeunes», souligne M. Lakrouz. Notre interlocuteur affirme que ces jeunes ne sont pas habilités à travailler derrière le guichet de l'état civil, puisque, explique-t-il, l'officier de l'état civil doit être responsable de ces actes. «Ces jeunes n'ont aucune responsabilité juridique», souligne le premier magistrat de la commune de Rouiba. «Ces jeunes ne sont pas formés, ils n'ont pas les qualifications nécessaires pour accomplir cette tâche. Pis, ils ne mesurent pas l'importance de l'acte de transcrire un document d'état civil», regrette M. Lakrouz. «Non seulement les écritures des agents ne sont pas belles, mais aussi l'utilisation du stylo à bille ne contribue pas à la préservation de nos registres qui font partie pourtant de notre patrimoine», déplore notre source. Pour mettre fin à cette situation, notre interlocuteur explique que l'Etat doit ouvrir les recrutements de nouveaux effectifs qui auront à accomplir cette difficile mais noble mission.