Rebondissement dans l'affaire Algérie Télécom-Eepad. Le provider privé proteste contre la décision prise par l'opérateur historique de récupérer ses abonnées. Ce qui s'apparente, selon les responsables de l'Eepad, à une mise à l'écart et à un étouffement prémédité. C'est quasiment la situation d'impasse. L'entreprise de Harzallah interpelle l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications afin de rappeler à l'ordre Algérie télécom. Après des négociations qui se sont étalées sur une période de quatre mois entre Algérie Télécom et le fournisseur d'accès internet Eepad concernant l'affaire de payement de créances, la décision d'AT de couper la connexion au provider semble cependant susciter le mécontentement du provider qui dénonce cette décision et accuse AT de vouloir «pénaliser ses 40 000 clients et 16 000 cybercafés». Les pourparlers engagés entre les deux opposants au sein d'une commission ministérielle depuis le mois de mai, date où l'opérateur historique de télécommunications avait réclamé au provider de payer ses créances qui s'élèvent à 3,5 milliards de dinars n'ont pas encore abouti que l'opérateur AT a décidé de récupérer les clients de l'Eepad. Une «manœuvre» qui va engendrer, selon des responsables de l'Eepad, des conséquences négatives, notamment la mise au chômage de pas moins de 500 employés ayant cumulé pour certains plus de 10 ans de service. Contactée par nos soins, une source proche du provider affirme que l'échec des négociations est lié directement aux 50% de réduction des tarifs d'accès à internet instaurée par l'ex-ministre de la poste et des technologies de l'information et de la communication, Boudjemâa Haïchour, qui n'a pas été répercutée sur les tarifs établis au nom de l'Eepad. Algérie télécom n'aurait pas pris en considération cette baisse et aurait facturé l'Eepad à «100%» les frais de la connexion. Les abonnés d'AT, notamment les ménages, ont profité d'une remise exceptionnelle de l'abonnement internet pendant une longue période initiée par l'ex-ministre de la télécommunication dans le but d'encourager l'utilisation du net. L'Eepad considérait que cette tarification a été répercutée sur sa facture, étant donné que son activité consistait à acheter de l'internet chez le groupe public pour le revendre aux abonnés. Notre source a précisé que le fournisseur d'accès internet a honoré ses engagement depuis 2003, date de sa convention avec Algérie télécom et jusqu'à 2007. Depuis cette date, l'Eepad n'aurait reçu aucune tarification de la part d'Algérie télécom, ce qui est, selon la même source, à l'origine du cumul du montant des dettes considérées «douteuses». Les négociations menées entre les deux opérateurs étaient consacrées d'ailleurs à la révision des factures établies. Concernant le basculement des clients Eepad sur le réseau d'Algérie télécom, notre source soutient que cette mesure «est illégale». A ce sujet, l'Eepad a saisi l'ARPT pour mettre un terme aux «dépassements d'Algérie télécom». «Le basculement serait également impossible à cause de l'incapacité de l'opérateur historique d'absorber les nombreux abonnés, et en même temps, il ne peut pas offrir la même qualité de services», nous fait savoir notre source. Rappelons que les créances impayées détenues par Algérie Télécom sur ses clients s'élèvent à près de 40 milliards de dinars dont 3,5 milliards concernent les dettes de l'Eepad. Un montant important impossible à «honorer» par l'Eepad, lui qui a multiplié les investissements, dont une usine de montage de Pc à Annaba.