Nombreux ont été les enseignants au lycée qui ont massivement suivi la protestation menée par le Conseil des lycées d'Alger (CLA). Leur nombre a atteint 16 000 protestataires à travers tout le territoire national, selon M. Achour, porte-parole du CLA. Ce qui est très satisfaisant, d'après la même source. «Les pourcentages varient entre 15% et 60% d'enseignants répartis à travers 10 wilayas, notamment du centre : Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Blida, Tipaza, Constantine, Sétif…» M. Achour a toutefois noté le manque de communication au sein des mouvements syndicaux dans notre pays. Le taux de grévistes aurait été plus important, d'après lui, «si le message était passé convenablement». Ce qui perturbe, en outre, les mouvements en question est la création des «syndicats bis» par la tutelle. «Nombre de personnes ne font plus de différence entre le syndicat et l'inter-syndicale», a expliqué notre interlocuteur, précisant que ceci engendre une réelle agitation de la base syndicale, semant le doute dans les rangs des protestataires. D'où le manque de mobilisation des concernés. «Bien que le résultat soit intéressant pour un début, il n'en demeure pas moins qu'on ait besoin d'une plateforme syndicale généralisée pour que la revendication soit globale. Et ce de façon à concrétiser nos aspirations», a conclut le porte-parole du CLA, ajoutant que la participation de «tous» les lycées et les établissements scolaires est indispensable. Ce qui n'a malheureusement pas été le cas, hier dans les lycées d'Alger et ses alentours. En effet, les enseignants du lycée Aroudj et Kheirdin Barbarousse (ex-Delacroix) ont accueilli leurs élèves dans les règles de l'art. Les élèves ont rejoint les bancs de l'école, hier dans la matinée. Une effervescence régnait également dans les CEM, notamment à Pasteur, situé dans la capitale, où l'atmosphère n'était pas celle d'un mouvement de protestation. Idem pour l'école primaire El Istiqlal de la rue de la Liberté (Alger). Certains lycées par contre baignaient dans le calme et rien n'indiquait une rentrée scolaire au sens propre du terme. C'est le cas du lycée Bachir Mentouri de Chéraga où des lycéens attendaient de bon matin devant l'établissement qui est censé les accueillir en ce premier jour de la rentrée. «Nous sommes rentrés dans les salles de cours pour y rester un petit laps de temps. Puis nous avons été priés de sortir», nous informe un des lycéens, ajoutant qu'aucun professeur ne s'était présenté. Ainsi, la grève du corps enseignant avance à petits pas, se propageant dans différents établissements, à commencer par les lycées. Reste à savoir si cette année scolaire sera pour les enseignants meilleure que les précédentes.