Il est encore trop tôt pour dire si la rentrée scolaire est compromise ou pas. Les enseignants du secondaire ont réussi le pari de bloquer la quasi-totalité des lycées du pays. Leur mot d'ordre de grève a été largement suivi à travers le territoire national, notamment dans l'Algérois. La grève, qui dure trois jours, peut-être décrétée illimitée si les pouvoirs publics ne se penchent pas sur les revendications soulevées et s'évertuent à ne pas reconnaître un syndicat qui a prouvé sur le terrain sa représentativité. L'appel à la grève lancé par la Coordination des lycées d'Alger (CLA), le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique ainsi que l'Union nationale des enseignants et travailleurs de l'enseignement secondaire et technique affiliée au Snapap semble avoir obtenu un bon écho au sein de la corporation, à en croire les propos des représentants de ces syndicats. Ces derniers, officiellement en grève pour trois jours depuis hier, estiment que le mot d'ordre a été massivement suivi, notamment dans l'Algérois où la mobilisation était quasitotale, ave aux de suivi avoisinant les 100 %. «Plusieurs lycées ont été totalement paralysés. Parmi eux figurent des établissements qui n'avaient pas pour habitude de nous soutenir tel que le lycée Okba de Bab El-Oued», nous déclare M.Osman président du CLA. Ce dernier relève que le rassemblement qui devait se tenir, hier, à 11 h au niveau du lycée Cheikh Bouamama ex-Descartes, a été retardé car «les bus qui conduisaient les enseignants venus de Réghaïa, Rouïba et Bab El-Oued ont été bloqués puis déviés par les services de sécurité dans le but d'empêcher ce rassemblement de se tenir, car il aurait constitué aux yeux des pouvoirs publics une autre démonstration de force alors qu'ils refusent toujours de nous reconnaître», ajoute notre interlocuteur. Malgré cette embûche, le regroupement a quand même eu lieu. Il a été caractérisé par une prise de parole très remarquée de la part du président du CLA. Ce dernier n'a pas manqué de dénoncer ce qu'il a appelé «la rétention de la circulation des gens», au même titre que les intimidations qu'orchestre la tutelle à l'encontre des enseignants protestataires. Il a, par ailleurs, mentionné qu'une assemblée générale sera tenue aujourd'hui au niveau du Cnes afin de discuter des actions à prendre dans les jours à venir. Concernant le taux relevé par le Cnapest, son président M. Meriane, nous communique le chiffre de 95 % tout en précisant que ce taux concerne les wilayas structurées au sein de son syndicat. Pour sa part, l'Union nationale des enseignants et fonctionnaires de l'enseignement secondaire et technique a expliqué, dans un communiqué adressé à notre rédaction, le motif de son appel à la grève. «Les enseignants et fonctionnaires de l'enseignement secondaire et technique ont décrété une grève de trois jours pour transmettre les soucis et les préoccupations de cette corporation et pour exprimer leur refus quant à la situation dégradée et dégradante et pour ainsi traduire ses préoccupations aux responsables du secteur». Quant à la position de la tutelle, cette dernière ne voulait communiquer aucun chiffre relatif au taux du suivi de ce mouvement au niveau national. «Nous refusons de polémiquer là-dessus», explique le responsable de la communication du ministère de tutelle. Il a, par ailleurs, réitéré l'appel du ministre qui consiste en l'invitation de la corporation à faire preuve de plus de sagesse et de calme du moment, argumente-t-il, que leurs préoccupations font partie des principales préoccupations de la tutelle, ils sont également l'un des éléments de la réforme. «Seulement, il faut savoir que chaque chose en son temps et dans son cadre approprié». Pour ce qui est de l'augmentation des salaires, notre interlocuteur explique que ce point relève des décisions du gouvernement notamment celle de la bipartite et de la tripartite. «Le problème des salaires ne touche pas uniquement la corporation enseignante, c'est un problème de tous les secteurs», conclut le chargé de la communication.