L'actuelle grille des salaires, rappelle le CLA, tire vers le bas les bas salaires et vers le haut les plus hauts salaires. Le pouvoir d'achat des fonctionnaires subit une baisse vertigineuse. Une révision urgente de cette grille s'impose dans l'immédiat. Cela fait plus de cinq ans que nous demandons la prise en charge de nos revendications, en vain. Alors comment peut-on convaincre nos élèves d'aller accomplir leur devoir de vote s'ils constatent, depuis plusieurs années, le mépris du pouvoir à l'égard de son élite ? », a affirmé, hier, un enseignant qui a requis l'anonymat. Celui-ci n'a pas adhéré au mouvement de débrayage de deux jours observé par le Conseil des lycées d'Alger (CLA), mais a soutenu les grévistes. En effet, le CLA a appelé il y a une semaine à une grève de deux jours qui a pris fin hier (les 8 et 9 février). Une grève qualifiée par ses animateurs de réussite et de très satisfaisante. « Plus de quarante établissements du secondaire ont été paralysés à Alger et plus de vingt à Béjaïa. Dans dix wilayas du pays, la grève a été massivement suivie et dans d'autres le taux se situe à des degrés différents », a soutenu M. Achour, porte-parole du CLA. La surdité des autorité Celui-ci s'est réjouit du fait que la vision syndicale soit encore présente et que la réussite de leur mouvement d'aujourd'hui est, en quelque sorte, une gifle pour toutes les personnes qui ont tenté de casser la grève et ceux qui ont prétendu que le CLA avait disparu avec la mort de Redouane Osmane. « Nous allons maintenir la pression et radicaliser le mouvement, et ce, dans le cadre de l'intersyndicale. Des réunions sont programmées dans ce sens dès la semaine prochaine », a révélé M. Achour, qui revient sur le motif d'un retour à la protestation après une trêve de plusieurs mois. Pour notre interlocuteur, l'année 2008 s'est achevée avec, en prime, la surdité irresponsable des pouvoirs publics face aux différents avertissements qu'ont constitué les mouvements de grève unitaires ou sectoriels. Selon le syndicaliste, en dépit du mécontentement engendré par la grille des salaires et le statut particulier de l'éducation, ces mêmes pouvoirs se sont cantonnés dans leurs discours menaçants et méprisants. L'actuelle grille des salaires, rappelle le CLA, tire vers le bas les bas salaires et vers le haut les plus hauts salaires. Le pouvoir d'achat des fonctionnaires subit une baisse vertigineuse, une révision urgente de cette grille s'impose dans l'immédiat. « L'accès aux crédits de tous genres, contractés par la majorité des travailleurs, est une bombe à retardement car l'ombre de la cessation de paiement est là et plane dans le court terme », affirme le responsable du CLA. Le régime indemnitaire est l'autre revendication posée par le syndicat. Le report de sa promulgation, sous prétexte de la non-finalisation des 45 statuts particuliers des secteurs relevant de la Fonction publique, ne fait qu'accentuer cette situation précaire que vivent les enseignants et travailleurs de l'éducation. Nouveau code du travail Le CLA envisage d'occuper le terrain et de sensibiliser les autres fonctionnaires pour une large mobilisation afin de défendre leurs droits. « Nous ne sommes pas dupes, nous savons tous que le nouveau statut particulier tant attendu n'a fait que décevoir les enseignants et travailleurs de l'éducation. Il consacre la dépermanisation, notamment par les modalités de recrutement et de titularisation », estime le CLA. Ce dernier note que le statut en question nivelle vers le bas les différents corps de l'éducation en créant seulement deux grades au lieu de prévoir une promotion horizontale systématique. Le CLA est persuadé que ce statut est en nette régression par rapport à celui de 1990 (qui prévoyait plusieurs grades, notamment celui d'enseignant chercheur, enseignant formateur…) et entretient le flou sur le régime disciplinaire. Au cours de l'année 2009, un nouveau code du travail sera promulgué. Le CLA est déterminé à défendre sa revendication d'une retraite à 25 ans de service, ainsi que les libertés syndicales qui doivent constituer un droit inaliénable. Par ailleurs, M. Achour estime que seul le combat et la lutte permet d'arracher des revendications alors que le silence ne fait qu'accentuer le problème. A travers ce mouvement de débrayage de deux jours qui sera reconduit incessamment, le CLA demande l'augmentation des salaires par la revalorisation du point indiciaire à 165 DA, la promulgation immédiate d'un régime indemnitaire conséquent ainsi que la révision du nouveau statut particulier pour répondre aux aspirations des enseignants, une retraite après 25 ans de service et aussi le recouvrement du pouvoir pédagogique.