L'envoyé spécial du président Barak Obama, George Mitchell est de nouveau dans la région pour tenter de relancer le processus de paix au Proche-Orient, entre Palestiniens et Israéliens, au point mort depuis décembre 2008. Le diplomate américain est en Israël depuis dimanche où il multiplie ses contacts avec les dirigeants israéliens dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu qu'il tentera de convaincre, de geler la poursuite des implantations juives en Cisjordanie, notamment dans la partie Est de El Qods où vivent déjà 200 000 juifs. Initiative difficile, voire pari risqué car Washington y joue sa crédibilité, dans la mesure où, faute de pressions internationales sérieuses, Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères ont ouvertement fait savoir, plus d'une fois, qu'ils ne veulent pas entendre d'un gel de la colonisation. Autrement dit, pas d'une reprise du dialogue avec les Palestiniens sur les bases de Annapolis. Netanyahu a d'ailleurs refusé de prendre cet engagement, dimanche au Caire, en présence de Hosni Moubarek, pour ouvrir la voie à de nouvelles négociations avec le président palestinien Mahmoud Abbas qui rencontrera mardi l'émissaire américain. Les dés semblent pipés au départ. On donc mal par quel miracle il Netanyahu reviendrait, ce lundi, face à l'émissaire américain sur une position politique qui l'a porté au pouvoir en février 2009. Celle du refus d'un Etat palestinien aux frontières de juin 67. Au pied du mur L'administration Obama ne désespère pas pour autant de faire fléchir la position du gouvernement israélien. Jusque-là, ni les Nations-unies ni la Maison Blanche n'ont montré de réelle volonté d'user de moyens coercitifs comme unique instrument de nature à faire avancer le processus de paix au Proche-Orient et jeter les bases du futur Etat palestinien qui pourrait voir le jour, selon la vision la plus optimiste à Washington, dans deux ans. D'ici là beaucoup d'eau aura coulé sous le pont. Mis au pied du mur, au plan diplomatique, Israël userait comme il l'a fait avec succès et dans l'impunité, de ses meilleurs arguments pour brouiller à nouveau les cartes. Il suffirait d'une incursion militaire en territoires palestiniens et le processus de paix est remis aux calendes grecques. C'est pourquoi les plus avertis des diplomates internationaux en charge de ce dossier, comme George Mitchell, estiment urgent et prioritaire pour les Etats-Unis d'avancer un plan de relance du processus de paix auquel Israël n'aurait d'autres choix que de l'accepter. Or l'accepter est une chose, l'appliquer en est une autre. Dans tous les cas, le président des Etats-Unis devrait s'impliquer, les prochaines semaines, par une telle initiative, au risque de compromettre son engagement de faire aboutir le processus de paix au Proche-Orient. Ce serait, selon des sources bien informées, au cours de l'Assemblée générale des Nations unies dont les travaux s'ouvriront à la fin septembre; Il est possible, également, que le chef de la Maison Blanche annonce son plan au cours du Sommet du G20 de Pittsburgh. Un processus auquel Israël n'a jamais cru Mahmoud Abbas n'en attend pas moins de Barack Obama. Peut-être plus de pression sur l' administration israélienne dont il sait le peu de motivation pour appliquer la Feuille de route élaborée par le quartet (USA-Russie-Union européenne-ONU) sur la création de deux Etats, l'un palestinien et l'autre israélien vivant côte à côte. Pour l'instant tout est encore au stade des illusions. La paix n'a pas été possible avec les gouvernements israéliens de gauche ou du centre, abusivement ou naïvement qualifiés de modérés. On voit mal comment une administration d'extrême droite pourrait se positionner dans un processus de paix qui contrarie tous ses objectifs de colonisation intensive des terres arabes. Ce serait un vrai miracle que Tel Aviv adhère dans les conditions actuelles, c'est-à-dire en l'absence de pressions internationales ou américaines, au processus de paix auquel elle n'a jamais cru. Seule donc la solution imposée.