Interrogé, en marge de la conférence-débat sur la démocratie et les droits de l'homme, sur les cas de torture de prisonniers algériens détenus en Libye, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), déplore le sort qui leur a été réservé et exhorte les autorités libyennes à «arrêter les dépassements». Reconnaissant avoir été saisi officiellement par les détenus récemment libérés, maître Ksentini a affirmé ne rien pouvoir faire pour eux. «Nous ne pouvons rien faire, hélas ! Nous exhortons seulement les autorités libyennes à arrêter les dépassements», a-t-il commenté, réaffirmant que 26 détenus sur 56 ont d'ores et déjà été libérés. Leur libération a été accélérée à la faveur, a-t-il expliqué, de la récente visite du président de la République à Syrte. Maître Ksentini a insisté sur la complexité de ces cas, avouant qu'il est impossible d'ester en justice un pays frère. «La question est très compliquée», a-t-il dit, en évoquant «l'inexistence d'une juridiction compétente pour ce genre d'affaires, en plus des relations de bon voisinage qu'il faut absolument préserver». Par ailleurs, s'exprimant sur ses dernières déclarations à propos de l'amnistie générale qu'il considère comme un «destin de l'Algérie», Farouk Ksentini a tenu à préciser qu'il ne s'agit nullement d'un quelconque projet de l'Etat. «J'ai donné une opinion personnelle qui n'engage que moi. J'ai le droit de réfléchir», a-t-il argué, s'empressant de dire que «cette question fait partie des prérogatives du président de la République».