Gravissime ! Les prisonniers algériens dans les geôles libyennes ont été torturés. C'est ce qu'a confirmé le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Mustapha Farouk Ksentini. « Malheureusement, les 26 Algériens libérés récemment par les autorités libyennes ont subi des actes de tortures pendant leur incarcération dans ce pays », a-t-il déclaré aux journalistes en marge d'une conférence sur la démocratie et les droits de l'homme organisée, avant-hier, par le Conseil de la nation. L'orateur déplore, dans ce sens, le fait que la torture continue à être exercée contre des humains et que des citoyens algériens en soient victimes. « Ce sont des pratiques inhumaines et nous souhaitons qu'elles cessent », lance-t-il. Selon lui, les autorités libyennes ont libéré 26 prisonniers, incarcérés depuis plusieurs mois dans la prison d'El Jadida (Libye). « Il reste une trentaine d'Algériens qui sont encore dans les prisons libyennes. Nous souhaitons que les autorités de ce pays procèdent à leur libération prochainement, car nous ne pouvons rien faire d'autre. La Libye est un pays souverain », ajoute-t-il. Farouk Ksentini ne précise pas si sa commission compte protester officiellement contre la pratique de la torture sur des prisonniers algériens et pourquoi les autorités algériennes ne réagissent pas pour demander des explications à leurs homologues libyennes sur ces atteintes graves aux droits de l'homme. Pour rappel, la libération des 26 Algériens est intervenue à l'occasion de la fête nationale de la Libye. Mais, un deuxième groupe composé d'une trentaine de personnes est toujours maintenu en détention. Dans une déclaration à la presse nationale, le porte-parole du collectif des prisonniers algériens, Abdelkader Gasmi, avait annoncé, le 12 septembre dernier, que la libération des personnes qui sont encore en détention devra intervenir dans les prochains jours. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun des 30 prisonniers n'est remis en liberté. Parmi ce groupe, figure un homme de 53 ans, originaire de Annaba, qui purge sa peine depuis 1990. Il a été condamné à perpétuité pour crime avec préméditation au même titre que ses deux complices libyens. Interrogé pour avoir plus d'explications sur ses dernières déclarations concernant l'amnistie générale, Farouk Ksentini fait marche arrière. Il dira qu'il n'a exprimé que ses propres idées. « Je ne suis ni un poisson-pilote ni un requin marteau-piqueur. J'ai exprimé un avis personnel sur l'amnistie générale. La décision d'aller ou non vers ce projet relève du ressort exclusif du président de la République », lance-t-il. Et d'ajouter : « Seul le président de la République est habilité à décider d'aller ou non vers l'amnistie générale et c'est à lui que revient le dernier mot. » Dans son dernier passage à la radio nationale, le président de la CNCPPDH avait soutenu que « le projet de l'amnistie générale verra le jour en 2010 ».