Le rejet par le commissaire aux comptes du bilan comptable du comité de participation de ArcelorMittal Annaba et la saisine probable de ce dossier par la justice mettent de nouveau l'organe de gestion de l'entreprise de métallurgie sur la sellette. Une source proche du complexe ArcelorMittal a révélé à la fin de la semaine écoulée que de nombreuses inexactitudes ont été décelées dans les écritures comptables du comité de participation durant l'exercice 2008. Le commissaire aux comptes désigné pour la certification dudit exercice aurait relevé des anomalies graves liées à la gestion du comité de participation sortant et a de ce fait saisi le procureur de la république près le tribunal d'instance d'El-Hadjar territorialement compétent, auquel il a communiqué ses conclusions. Le caractère erroné et le manque de sincérité des informations figurant sur les comptes présentés auraient même amené le commissaire aux comptes, Alout Mohamed, à remettre au magistrat un volumineux dossier dans lequel figurent des écritures prouvant des malversations et des détournements de fonds. Nos sources rappellent que ce sont les travailleurs du complexe eux-mêmes qui ont été les premiers lors du mouvement de protestation de mai dernier à accuser les membres du CP de l'entreprise de gestion indélicate des fonds sociaux et d'enrichissement illicite. Une prise de position qui a persuadé la direction de ArcelorMittal Annaba de provoquer cet audit comptable. Même si l'instruction de cette nouvelle affaire scandaleuse vient à peine d'etre ordonnée par le parquet d'El Hadjar, nous croyons savoir que la liste des griefs est longue et que le préjudice financier subi par le complexe se chiffrerait par dizaines de milliards. Les faux en écritures mis au jour par le cabinet d'expertise comptable toucheraient autant les factures d'achat de fournitures et équipements socio-éducatifs soi-disant destinés aux personnels des usines ArcelorMittal Algérie que les dépenses liées à l'organisation des colonies de vacances et des séjours pour soins médicaux dans des centres spécialisés. Des conventions suspectes avec des fournisseurs de matériel électro-ménager et de gadgets tels que des téléphones portables acquis à des tarifs exorbitants auprès d'un commerçant établi à Tébessa sont également dénoncés dans ce dossier. Le plus grave dans cette affaire qui ne fait que débuter est que les détournements auraient concerné jusqu'aux dons consentis au profit des sinistrés de Ghardaïa ; on parle ouvertement de détournement de l'argent provenant de la contribution des travailleurs en direction des sinistrés. A suivre.