La rentrée scolaire est déjà derrière nous et les parents d'élèves ne cessent de se plaindre des nouvelles mesures établies par les autorités, à savoir le nouveau week-end, le changement d'horaire et la couleur du tablier. En effet, le nouveau week-end a chamboulé le programme de certains parents qui se trouvent contraints d'envoyer leurs enfants à l'école un samedi matin. C'est le cas de cette mère de famille qui habite à Dar El Beida : «Je suis obligée de préparer mes enfants pour l'école un jour où tout le monde se repose», a-t-elle témoigné lors d'une émission radiophonique, ajoutant que c'est très embarrassant pour l'enfant et ses parents. D'autres parents se sont plaints des horaires surchargés. Un enfant qui a cours de huit heures du matin jusqu'à dix-sept heures, selon un parent d'élève, arrive à la maison exténué et ne peut pas réviser et se préparer pour le lendemain. De plus, ces nouveaux horaires ont pour inconvénient d'obliger l'élève à rester dehors entre midi et treize heures, faute de temps pour rentrer déjeuner chez lui. «Le problème est encore plus grave quand on sait que très peu d'écoles sont dotées de cantines», a précisé une parent d'élève dans le même cadre, ajoutant que le fait de rester quotidiennement durant une heure devant la porte de son établissement est source de délinquance pour l'enfant. Sans parler de cette histoire du cartable lourd. «Si l'on s'est plaint les années précédentes du poids des affaires scolaires, on se plaint encore cette année car ce poids a considérablement doublé. Nos enfants trimbalent dans leur cartable les affaires de la journée et pas seulement celles de la matinée ou de l'après-midi», a clamé un autre parent. Par ailleurs, les parents d'élèves réitèrent leurs plaintes quant aux couleurs du tablier exigées par les autorités. Les tabliers rose et bleu manquent toujours sur le marché. Les grandes tailles sont introuvables. «Il ne reste que les petites tailles en vente», déplore une jeune maman, précisant qu'elle se retrouve obligée de coudre un tablier bleu pour son fils. Des tabliers seront en vente dans les établissements dès octobre La vente de tabliers rose et bleu dans les écoles aura bientôt lieu, selon une source officielle. Une «aubaine» pour les parents d'élèves qui auront, en effet, le loisir de voir leurs enfants porter les mêmes couleurs de tablier que leurs camarades, sans le stress de courir les boutiques à la recherche du tablier. Il y aura, en outre, toutes les tailles, selon la même source. De quoi atténuer l'effervescence vécue dans les établissements scolaires durant cette rentrée. Qu'en pense la Fédération des parents d'élèves ? Bien que la fédération nationale des parents d'élèves a opté pour le week-end universel, il n'en demeure pas moins qu'elle a approuvé le week-end semi-universel. Il s'agit en tout cas de l'opinion exprimée par la présidente de la fédération en question, Mme Djamila Khiar, qui estime «en tant que parent d'élève» qu'il aurait été plus pratique d'enseigner la matinée du vendredi et de garder le samedi comme journée complète de repos, et ce, de façon à alléger les horaires chargés de la semaine. «Je parle au nom d'une mère et non en celui de la présidente de la fédération», a précisé Mme Khiar, ajoutant qu'il est légitime que les parents aient des préoccupations quant aux nouvelles mesures, sachant que les conséquences en découlant rassurent peu les parents. Elle a ajouté que ce souhait ne pouvait pas être réalisé, vu que la Fédération n'est pas le seul partenaire du ministère de l'Education. «Notre voix et celle de quelques syndicats ne sont pas suffisantes dans un groupe de partenaire au nombre de quatorze. La majorité l'a emporté comme dans tout autre vote démocratique», a-t-elle déclaré, précisant que comme prévu, les horaires ont été conformes aux déclarations émises par le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, en août dernier. Les horaires actuels sont toutefois à l'essai, selon notre interlocutrice, qui a déclaré que le ministre lui-même a parlé d'une première expérience qui en dira plus sur l'amélioration de la scolarité à la fin de l'année scolaire 2009-2010. Dans le cas contraire, un changement éventuel verra le jour l'année prochaine, c'est-à-dire en 2010-2011. Quant au problème de la couleur du tablier, Mme Khiar a déclaré qu'aucun projet de vente de tablier n'a vu le jour jusqu'à présent. Elle estime, par ailleurs, que cette histoire de tablier aurait été moins «stressante» pour tous, si tous les secteurs avaient été informés à l'avance. «D'où l'importance de la communication dans ce cas de figure». Il n'y a pas que l'éducation qui est concernée par cette histoire de tablier, selon elle. «J'entends par tous les élèves, les parents, les commerçants et les autorités qui auraient dû être mieux préparés», conclut Mme Khiar.