Une semaine après la rentrée, les parents en sont encore aux préparatifs pour permettre à leurs enfants d'entamer cette nouvelle année dans de bonnes conditions. L'achat des manuels et fournitures scolaires se poursuit dans des librairies bondées. Les enfants accompagnés de leurs parents ou parfois seuls traînent à longueur de journée ces sacs remplis d'affaires scolaires demandées par les enseignants avant d'entamer officiellement les cours programmés pour cette année, et le stress continue d'alimenter le quotidien des parents. La majorité d'entre eux continuent leur éternel recherche de ce tablier pour les enfants scolarisés dans les cycles primaire et moyen. Une recherche interrompue momentanément en raison de la fête de l'Aïd durant laquelle les parents étaient branchés sur d'autres préparatifs. Ainsi, plus d'une semaine après l'entame de l'année scolaire, le tablier continue de figurer parmi les préoccupations des parents et des élèves également. Ceci est visible sur le chemin des écoles où des élèves continuent de porter des tabliers de couleurs différentes. Les raisons invoquées par les élèves : absence du tablier sur le marché. Ainsi, le tablier est systématiquement intégré dans les achats, pour peu qu'il soit disponible sur le marché. Disparition progressive du tablier sur le marché Au niveau des marchés et autres magasins de la capitale, le tablier commence déjà à disparaître des vitrines. Il n'est plus mis en avant, comme cela a été constaté il y a une dizaine de jours. Le tablier commence déjà à être aux «oubliettes», une situation qui confirme quelque peu le manque de cet article sur les étals. Ainsi, le délai supplémentaire de dix jours accordé par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, afin de permettre à tous les parents d'acquérir un tablier de la couleur exigée risque d'être sérieusement compromis. Ainsi, un nouveau problème vient s'ajouter aux autres problèmes auxquels sont confrontés les parents. En effet, outre la quantité insuffisante de tabliers mise sur le marché au début de l'année scolaire et le délai très court accordé aux fabricants et commerçants pour s'approvisionner en cette matière, l'indisponibilité du tablier sur le marché pose un sérieux problème. Mme Djamila Khiar, présidente de la Fédération nationale des parents d'élèves, a salué la décision de la prolongation du délai. «Ce qui va permettre aux parents de chercher ce tablier aux couleurs exigées ou de le confectionner», a-t-elle précisé. Le ministre a été, selon notre interlocutrice, sensible aux doléances des parents et a donné une instruction à tous les établissements de permettre la scolarisation des enfants même s'ils ne portent pas le tablier bleu ou rose jusqu'à expiration du nouveau délai accordé. Elle a souhaité à ce que les chefs des établissements appliquent ces mesures de souplesse. «Il faut que les chefs d'établissement suivent le contenu de cette instruction et appliquent les mesures de souplesse comme cela a été décidé et évitent de renvoyer des élèves en raison de ce tablier», a-t-elle ajouté. Le tablier n'a jamais été, selon elle, un obstacle puisqu'il est porté par tous les élèves, mais ce nouveau critère de couleur a un peu chamboulé les choses. A propos du manque de tabliers sur le marché, Mme Khiar explique que la forte demande constatée les semaines dernières sur les tabliers des couleurs exigées a fait qu'il y a vite une pénurie. «C'est pour cela qu'il faut accorder un délai supplémentaire aux parents et aux élèves», a-t-elle conclu. Cafouillage,selon les syndicats Le Cnapest estime que le ministère de l'Education nationale n'aurait pas dû décider d'un délai supplémentaire dans la mesure où le problème n'est pas au niveau des parents mais d'ordre commercial. «Il existe un sérieux problème d'indisponibilité du tablier bleu et rose sur le marché. Le délai ne va pas permettre aux parents de résoudre ce problème de l'inexistence de la matière dans les boutiques», dira Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest. «Le ministre aurait pu prendre cette mesure s'il est capable d'assurer le tablier sur le marché, autrement il ne peut pas agir sur le délai, il ne concerne pas les parents et les élèves mais les commerçants et les fabricants. C'est à notre sens une décision non réfléchie qu'il a dû éviter», a-t-il ajouté. Comme solution à cette situation, le Cnapest propose l'ajournement de l'application de cette décision. «Il faut permettre aux élèves de porter des tabliers d'autres couleurs de façon momentanée en attendant d'approvisionner le marché en quantité suffisante», dira M. Boudiba, qui rappelle que la faute a été commise l'année dernière au moment de la prise de décision sans tenir compte des données du marché. Le Cla estime, pour sa part, que la blouse est un «faux problème». «La blouse a toujours été exigée et portée par les élèves et n'a jamais été l'objet de polémique puisqu'elle est exigée par la loi», souligne Achour Idir, secrétaire général du CLA. Il estime que cette polémique a été suscitée pour «éviter d'ouvrir le débat sur les vrais problèmes, comme la réforme du secteur éducatif et les revendications socioprofessionnelles des enseignants». Il estime, par ailleurs, que des questions devront se poser encore sur la surcharge des classes et le retard énorme accusé dans la réception des nouveaux établissements scolaires.