Même s'il y a des précipitations, les mois de septembre et d'octobre sont une période où l'eau potable se fait de plus en plus rare. La raison ? C'est durant cette période que les puits et les fontaines d'où puisent de nombreux villageois le liquide vital se tarissent. Cette situation caractérise de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou connues surtout pour être les localités les moins loties en matière d'alimentation en eau potable. Ce sont les communes de la cette région appelée communément la Kabylie maritime. La commune de Boudjima, située à mi-chemin entre Tigzirt et Ouaguenoun, en est la parfaite illustration de cette situation. La pénurie d'eau dure depuis des décennies. Les habitants de cette localité souffrent de multiples maux, à leur tête le sempiternel le manque d'eau. En hiver comme en été, le quotidien des villageois ne change guère. Il est surtout marqué par une gestion rigoureuse de cette denrée. Il faut dire que même si les habitants ont pris l'habitude de gérer ce liquide précieux au compte-gouttes, il est parfois difficile de faire face à la situation. Les hameaux que regroupe cette localité, à l'image de Tiqaâtin, Ichetouanene, Aït Hamidouche, Tala Taghla, Aguouni Oufekous, et après avoir été privés des années durant d'eau, ne sont pas encore sortis de l'auberge. Les rares fois que l'eau coule des robinets, c'est presque l'événement pour les ménagères qui n'hésitent même pas à remplir tout ustensile qui peut contenir quelques gouttes. C'est carrément la course contre la montre pour faire des réserves car on ne sait jamais pour combien de temps les robinets vont couler. D'autres personnes, avons-nous appris, n'hésitent pas à placer des pompes qui privent leurs voisins du liquide si recherché. La réfection de la conduite principale, il y a quelques années, n'a rien changé à la situation puisque les conduites de refoulement sont bouchées par le calcaire et restent inefficaces à cause de leur vétusté. Si quelques hameaux voient l'eau arriver de temps à autres, d'autres en sont privés depuis des années. C'est le cas du village Ighzer Noqba. Selon le président du comité de village, Amar Kheraz, ce village est allé jusqu'à supprimer de son vocabulaire le mot alimentation en eau potable. «Nous sommes les plus lésés et aucune goutte ne coule de nos robinets depuis des années», dira-t-il en substance et d'ajouter : «Là où le bât blesse, c'est que toutes les démarches que nous avons entreprises auprès des autorités locales sont tombées dans des oreilles sourdes au même titre que les paquets de requêtes et autres correspondances qui leurs ont été adressés continuellement.» Notre interlocuteur avoue que son village est victime d'une sorte de «délit de faciès». C'est pourquoi, il estime que le traitement n'est point équitable tout en avouant que «nul ne sait s'il existe au sein de cette communes des critères d'éligibilité pour avoir l'eau dans les robinets». C'est donc pour lui une question de gestion pure et simple. Les habitants, laissés-pour-compte, déplorent cette situation du fait que leur commune est soumise à un rationnement en matière d'alimentation. En effet, depuis plusieurs années, les réservoirs de la commune de Boudjima, alimentés à partir de la station de pompage de Tala Athmane, ne le sont qu'une fois les deux localités voisines, Ouaguenoun et Aït Aïssa Mimoun, sont satisfaites. En attendant le raccordement de cette localité au barrage de Taksebt, les habitants de cette commune doivent encore prendre leur mal en patience, à l'instar de leurs concitoyens des autres communes voisines. Entre-temps, les quelque 120 000 habitants que compte toute la Kabylie maritime vivront dans le manque. Les besoins sont énormes. Ils sont estimés à près de 21 000 m3 par jour.