La Journée mondiale de la rage, organisée le 28 septembre de chaque année, a pour but de mieux faire connaître les effets de la rage chez l'homme et l'animal, les mesures de prévention qui existent et les moyens d'éliminer la rage humaine en axant la lutte sur les réservoirs animaux. 55 000 personnes décèdent de la rage annuellement, soit un décès toutes les dix minutes en moyenne. Près de 95% des décès enregistrés chez l'homme se produisent en Afrique et en Asie. La plupart des décès enregistrés font suite à une morsure d'un chien infecté, 30% à 60% des victimes de morsures de chien sont des enfants de moins de 15 ans. Le nettoyage de la plaie et la vaccination, pratiquées le plus tôt possible après un contact avec un animal suspect et en suivant les recommandations de l'OMS, permettent de prévenir l'apparition de la rage dans presque 100% des cas. Une fois que les signes et symptômes de la rage commencent à apparaître, aucun traitement n'est possible et la maladie est presque toujours mortelle. Dans le monde, la stratégie la plus payante pour prévenir la rage chez l'homme est d'éliminer celle-ci chez le chien grâce à la vaccination. La rage est une zoonose (c'est-à-dire une maladie qui est transmise à l'homme par des animaux) due à un virus. Les animaux domestiques et sauvages sont infectés par le virus et transmettent la maladie à l'homme à l'occasion d'un contact étroit avec leur salive infectée (morsures ou griffures). La maladie est présente sur presque tous les continents du monde Symptômes Les premiers symptômes de la rage sont de type grippal, avec de la fièvre, des céphalées et une fatigue qui s'installent et qui évoluent ensuite touchant les systèmes respiratoire et gastro-intestinal et/ou le système nerveux central. La période d'état est caractérisée par des signes d'hyperactivité (rage furieuse) ou une paralysie (rage muette). Dans les deux cas, la paralysie progresse jusqu'à être totale, elle est suivie d'un coma et du décès dans tous les cas, en général par insuffisance respiratoire. En l'absence de soins intensifs, le décès se produit au cours des sept premiers jours de la maladie. Dans les pays développés, la rage persiste principalement chez les animaux sauvages. Elle est transmise aux animaux domestiques et à l'homme par exposition à de la salive infectée. Au cours des quelques dernières années, la rage des chauves-souris est devenue un problème de santé publique dans les Amériques et en Europe. Pour la première fois en 2003, davantage de gens sont morts de la rage en Amérique du Sud du fait d'une exposition à des animaux sauvages, en particulier à des chauves-souris, qu'à cause des chiens. Chez l'homme, les décès par rage faisant suite à une exposition à des renards, des ratons laveurs, des moufettes, des chacals et des loups sont très rares. Les animaux d'élevage, les chevaux et les cerfs peuvent être infectés par la rage mais, bien qu'ils puissent transmettre le virus à d'autres animaux ou à l'homme, cela se produit rarement. Dans les zones connues pour abriter la rage, les professionnels souvent exposés à des animaux (par exemple les vétérinaires), ou qui passent beaucoup de temps en plein air (par exemple spécialistes de la faune sauvage ou chercheurs), en particulier dans les zones rurales, doivent être vaccinés préventivement. Cela s'applique également aux voyageurs et aux randonneurs qui se rendent dans des zones où l'on trouve couramment des chauves-souris. Traitement après exposition Le nettoyage de la plaie et les vaccinations, pratiquées le plus tôt possible après un contact avec un animal suspect et en suivant les recommandations de l'OMS, permettent de prévenir l'apparition de la rage dans presque 100% des cas d'exposition. Le traitement recommandé pour prévenir la rage dépend de la catégorie à laquelle le contact appartient: Catégorie I : avoir touché ou nourri des animaux suspects, mais sans qu'il y ait d'effraction cutanée Catégorie II : petites griffures sans saignement ou coups de langue sur une peau égratignée Catégorie III : un ou plusieurs coups de langue, morsure(s), coups de griffe(s), sur une peau égratignée, ou tout autre contact provoquant une effraction cutanée ; ou exposition à des chauves souris. Les soins après exposition destinés à prévenir la rage comprennent le nettoyage et la désinfection de la plaie, ou du point de contact, puis l'administration des vaccinations antirabiques le plus tôt possible. Le vaccin antirabique est administré pour les expositions de catégories II et III. De l'immunoglobuline antirabique doit être administrée en cas de contact de catégorie III, ou aux personnes dont le système immunitaire est affaibli. En savoir plus sur les vaccinations Le guide OMS sur les vaccinations préventives contre la rage vise à garantir qu'un traitement efficace et puissant soit prodigué, même lorsque les vaccins sont présents en très petite quantité – comme c'est le cas dans de nombreux pays en développement. Des stratégies de vaccination différentes, plus économiques, ont été utilisées avec succès dans des pays en développement où le financement destiné aux vaccins et à l'approvisionnement en vaccins est limité. Le personnel de santé doit être bien formé à ces techniques et les vaccins conservés dans de bonnes conditions pour être efficaces. L'immunoglobuline antirabique – qui est recommandée dans les cas appartenant à la catégorie III et en cas d'exposition de sujets immunodéprimés – est coûteuse et peut être disponible en quantité limitée ou ne pas exister dans la plupart des pays en développement. L'immunoglobuline antirabique équine purifiée offre au moins une solution partielle aux problèmes de pénurie et de coût élevé de l'immunoglobuline humaine rencontrés actuellement dans les pays en développement. Prévention Il existe des vaccins sûrs et efficaces pour prévenir la rage chez les animaux comme chez l'homme avant et après une exposition présumée. La vaccination des animaux domestiques (surtout des chiens) et des animaux sauvages (tels que les renards et les ratons laveurs) a conduit à une diminution du nombre de cas de la maladie dans plusieurs pays développés et en développement. Cependant, la progression récente du nombre des décès par rage enregistrés chez l'homme en Amérique du Sud et dans certaines parties d'Afrique et d'Asie montre que cette dernière réapparaît comme un problème grave de santé publique. La stratégie la plus efficace pour prévenir la rage chez l'homme consiste à éliminer la rage chez le chien grâce à la vaccination. La méconnaissance de l'efficacité et de la faisabilité de cette stratégie de prévention freine l'élimination des cas chez l'homme. Comme cela a été montré dans plusieurs pays, tels le Japon et la Malaisie, l'élimination de la rage chez le chien peut conduire à l'élimination de la transmission à l'homme et aux autres animaux. Prévenir la rage humaine par la lutte contre la rage canine est un objectif réaliste pour une grande partie de l'Afrique et de l'Asie. La prévention de la rage chez l'homme doit être un effort communautaire auquel participent les services vétérinaires et de santé publique. Les efforts d'élimination de la rage qui sont axés sur la vaccination de masse des chiens sont financièrement justifiés par les économies futures que représente l'interruption des traitements préventifs après exposition.